Des initiatives locales pour renforcer les communautés locales

Depuis son lancement, COHERENCE est implanté dans sept pays. – © Esther Mbabazi / Caritas International

24/04/2023

COHERENCE, le nouveau programme quinquennal de Caritas International et de la Commission Justice et Paix ^[1], prend de l’ampleur. L’objectif est de renforcer les communautés rurales afin qu’elles deviennent plus résilientes et sachent faire face aux situations de crise. COHERENCE est implémenté dans six pays : le Burkina Faso, le Burundi, l’Éthiopie, le Niger, la RD Congo et la Palestine. Un an après son lancement, les personnes ciblées révèlent leurs ressentis et réfléchissent à l’avenir.

COHERENCE, mot-valise formé par la fusion de COHEsion sociale et de RésiliENCE, est soutenu par la Coopération belge au Développement (DGD). Déployé de 2022 à 2026, sa priorité est d’épauler les personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes. Des activités sont prévues aussi en Belgique.

Transformer le manioc pour créer des emplois

Christine (55 ans) cultive du manioc à Mampini, un village proche de capitale congolaise Kinshasa. Elle en fait du en « chikwangue », une sorte de farine qu’elle vend localement. « Le centre de transformation de Dumi m’achète régulièrement du manioc frais, qui est ensuite transformé en farine de manioc. Je trouve cela formidable. Grâce à COHERENCE, davantage d’argent circule désormais dans nos villages. Les jeunes et les femmes trouvent du travail au centre de transformation. Nous espérons obtenir des financements pour l’achat d’un tracteur, car cela nous permettrait d’augmenter notre production de manioc et donc aussi d’avoir plus de revenus ».

Hénoch est l’un des chauffeurs qui transportent le manioc des producteurs vers le centre de transformation de Dumi. Il transporte les marchandises sur sa moto. « Les producteurs sont situés à Dumi, mais aussi à Molokai, Kingani, Mampini, Nkomo et à 5 Chantiers. Ce centre de traitement est une source de revenus pour nous et il signifie aussi un gain de temps. Cependant, le mauvais état des routes reste encore un problème délicat (dans mon travail) ».

COHERENCE s’efforce de familiariser les villageois-e-s avec de nouvelles compétences.

L’objectif de COHÉRENCE : renforcer les communautés rurales impliquées dans les pays partenaires. © Caritas International

Générer des revenus grâce à la production de miel

Simon fait partie de communauté Luvaka, dans le territoire de Gombe-Sud, au Congo. Pendant des années, il a récolté du miel sauvage. Ce faisant, il a malheureusement contribué à la destruction de l’environnement. Simon a brûlé des colonies d’abeilles, abattu des arbres et parfois même lancé des feux de brousse. « La récolte du miel sauvage est la principale source de revenus de ma famille », explique-t-il. « Je dois parcourir de longues distances pour aller chercher un pauvre litre de miel. Parfois, je rentrais chez moi sans avoir trouvé une seule colonie d’abeilles. Pour pouvoir nourrir ma famille, il me faut pourtant de l’argent. »

COHERENCE aidera Simon pour qu’il ne se retrouve plus dans cette détresse. « J’ai maintenant la perspective d’une formation solide qui fera de moi un apiculteur. En tant qu’apiculteur professionnel, je produirai certainement suffisamment de miel, ce qui est une perspective merveilleuse pour ma famille. Je suis heureux que Caritas rende cela possible pour nous. »

Une production de haricots multipliée

Odile (prénom d’emprunt) est mère de six enfants. Elle vit sur la colline de Rutoke dans la municipalité de Mpinga-Kayove au Burundi. Elle a rejoint COHERENCE en juillet 2022.

« Un agronome m’a initiée à des techniques de culture que j’expérimente depuis. J’ai reçu cinq kilogrammes de graines de haricot de bonne qualité. Ces graines ont été plantées, selon une méthode spécifique et en utilisant des engrais. Avec ce nouveau procédé, j’utilise beaucoup moins de graines qu’avec la méthode classique. Si le climat reste doux, je peux m’attendre à une bonne récolte. J’espère même doubler ma production. »

Je peux m’attendre à une bonne récolte. J’espère même doubler ma production.

Odile, qui participe à COHERENCE au Burundi

Odile se prépare maintenant pour la prochaine saison. Elle composte du fumier qu’elle utilisera plus tard pour produire encore plus de haricots.

De meilleures conditions de vie au Niger

Abdou est le chef du village de Kangna Kamayé dans la commune de Gafati. Il a 65 ans. Le village d’Abou participe également à COHERENCE.

« Nous avions entendu du précédent programme de Caritas », explique le chef du village. A Gafati, les résultats étaient excellents. Maintenant, nous sommes inclus dans le nouveau programme géré par CADEV Niger. L’équipe de la CADEV est déjà passée nous parler des problèmes rencontrés par les jeunes, les femmes, les hommes et les personnes handicapées. Nous voulons profiter au maximum des possibilités de COHERENCE pour améliorer nos conditions de vie. »

Avec COHERENCE, la souveraineté alimentaire est une priorité. - © Caritas International

Au Burkina Faso, Yolande est malentendante mais déterminée

Yolande (18 ans) est une jeune femme du village de Loropéni, au Burkina Faso. Son audition est déficiente. « Ce n’est pas facile à vivre, surtout pour quelqu’un de mon âge », explique-t-elle. « Je suis très heureuse maintenant de connaître l’existence d’organisations et de personnes qui se soucient de notre bien-être et de l’inclusion des personnes handicapées. COHERENCE peut représenter un réel tremplin pour les personnes dans ma situation. Combien de fois sommes-nous exclues par la société et oubliées par notre gouvernement ? Grâce à COHERENCE, je peux acquérir des connaissances et ensuite me rendre utile auprès de mes parents et de ma communauté. »

Haneen inspire en Palestine

Haneen, 23 ans, vit dans le village de Faqqu’a en Palestine. Elle était bénévole au conseil municipal de sa région, Marj Bin Amer, et y a découvert que COHERENCE deviendrait actif dans la région. Elle se réjouit de participer à la mise en œuvre du programme.

« Mon expérience en tant que bénévole sera certainement utile », espère Haneen. « Je compte aussi sur des conséquences positives pour toute notre communauté. »

Haneen aimerait devenir un modèle pour d’autres femmes : « Les femmes doivent aussi faire entendre leur voix », dit-elle. « Elles doivent être impliquées dans les prises de décision, ce qui est traditionnellement la chasse-gardée des hommes. »

Vous voulez en savoir plus ?

Comment façonnons-nous exactement COHÉRENCE dans les sept pays ? Vous pouvez le lire dans nos fiches de projet : Burkina Faso – Burundi – Éthiopie (à venir) – Niger – RD Congo – Palestine – Belgique.