Chétima, le réchauffement climatique affecte-il aussi la sécurité alimentaire ?
Chétima : Oui. La crise climatique entraîne la perte de terres arables. L’agriculture traditionnelle permet aux familles de produire de la nourriture durant seulement trois à sept mois par an. En cas de décès, les terres sont partagées entre les héritiers et les surfaces cultivables se fragmentent. L’agriculture attire donc de moins en moins de jeunes, qui préfèrent émigrer plutôt que de risquer de manquer de nourriture. Certain-e-s déménagent vers les villes du pays, où ils et elles trouvent de petits jobs. D’autres rejoignent le Nigeria, le Togo, le Sénégal, ou encore la Libye et l’Algérie.
Pour faire face à ces situations, Caritas International collabore avec un partenaire local, CADEV. Ensemble, nous fournissons tout d’abord une aide humanitaire d’urgence : distribution gratuite de nourriture, d’argent liquide sans conditions, d’articles d’hygiène et de latrines.
En plus de l’aide humanitaire d’urgence, nous dispensons également des formations pour stimuler la production agricole, nous créons des stocks tampons pour qu’il y ait de la nourriture lorsque l’agriculture est à l’arrêt et essayons de restaurer les champs et les pâturages. Dans certains cas, nous encourageons des groupes de jeunes ou de femmes à travailler ensemble sur une même parcelle. Nous aidons également les jeunes à développer de petites activités génératrices de revenus, comme la transformation de produits agricoles ou la vente d’épices, de beignets ou de tissus.