Crise dans l’ouest de la RD Congo : témoignages et nouvelles analyses

Caritas International Belgique Crise dans l’ouest de la RD Congo :  témoignages et nouvelles analyses

Caritas est actif dans la région depuis 2020. - © Caritas International

Caritas est actif dans la région depuis 2020. - © Caritas International

10/07/2024

Caritas et ses partenaires publient leur troisième document de synthèse sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’ouest de la RDC. Le document met en lumière l’impact humain de la crise et examine les solutions possibles dans le cadre d’une approche holistique et multisectorielle du conflit.

La situation dans l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC) s’est détériorée en une grave crise humanitaire au cours des deux dernières années. Ce qui avait commencé comme un conflit intercommunautaire dans la province de Mai-Ndombe s’est étendu aux provinces de Kwango, Kwilu et même tout près de la capitale Kinshasa. Avec pour conséquences des milliers de morts, des centaines de milliers de personnes déplacées et de nombreuses violations des droits humains.

Les récits humains et l’analyse détaillée offrent un aperçu clair du besoin urgent d’une approche collaborative pour résoudre cette crise. Cette publication fait suite à une première note rédigée en juillet 2023 et une deuxième en octobre 2023.

Crise de protection

On estime à 500.000 le nombre de personnes déplacées dans les zones touchées par le conflit.  Les violences ont entraîné de graves problèmes humanitaires, notamment des pénuries alimentaires, le manque d’abris et un accès limité aux soins de santé. La plupart des écoles sont fermées en raison de l’insécurité, du manque de personnel ou de la destruction des infrastructures. La grande majorité des enfants déplacés ou retournés chez eux sont confrontés à des traumatismes. 80 % des champs sont inaccessibles, les récoltes ont été perdues et la nourriture ainsi que les produits de première nécessité sont devenus beaucoup plus chers. Dans de nombreux villages, les maisons et les champs ont été détruits ou pillés. Certains champs sont maintenant entre les mains de nouveaux « propriétaires », et les anciens propriétaires craignent d’intenter des poursuites.

De nombreux rapports font également état d’arrestations arbitraires par les miliciens, l’armée ou la police. Les soldats gardent les barrages routiers et obligent les civils à y payer des « taxes » pour passer. Parfois, les femmes doivent effectuer des travaux forcés. Les filles et les femmes sont victimes de violences sexuelles, même dans les endroits vers lesquels elles fuient. Il y a de nombreuses grossesses non désirées et maladies sexuellement transmissibles.

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Il y a de la souffrance chez ces gens, ils sont même à 30 dans ma maison, on mange difficilement, on souffre ensemble.

Maman Marie, accueille des personnes déplacées à Kinshasa

Des pas vers la paix ?

Malgré la signature d’un acte d’engagement pour la paix en avril 2024 par les représentants des communautés Teke et Yaka, la situation reste précaire. Les communautés locales implorent davantage de soutien pour éviter une nouvelle escalade et permettre le retour des personnes déplacées. Le rapport souligne la nécessité de coordonner les efforts nationaux et internationaux pour intensifier l’aide humanitaire, la reconstruction économique et la consolidation de la paix.

Que fait Caritas  ?

Caritas International coordonne et soutient diverses organisations partenaires avec une approche intégrée et holistique pour faire face à  cette crise. Depuis 2020, nous sommes actifs dans la région avec diverses initiatives qui favorisent l’entrepreneuriat, renforcent la résilience face aux chocs et soutiennent les communautés à dialoguer et à défendre leurs droits.

Grâce à notre présence, Caritas International et ses partenaires ont rapidement plaidé pour un soutien accru. En consortium avec sept autres organisations et le soutien de l’Union européenne, nous répondons actuellement aux besoins humanitaires de 30.000 personnes affectées, y compris des populations déplacées, rapatriées et des familles d’accueil. Nous nous concentrons sur la protection des communautés et la cohésion sociale, l’amélioration des sources de revenus, les soins de santé primaires, l’éducation en situation d’urgence, l’approvisionnement alimentaire et la lutte contre les violences basées sur le genre.

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