Un an de guerre en Ukraine : « Tout le monde veut la paix plus que tout »

Caritas International Belgique Un an de guerre en Ukraine : « Tout le monde veut la paix plus que tout »

Distribution de biens de première nécessité dans la ville de Dnipro. - © Caritas Allemagne

Distribution de biens de première nécessité dans la ville de Dnipro. - © Caritas Allemagne

21/02/2023

C’était le 24 février 2022. La guerre éclate aux portes de l’Europe et avec elle, des millions de vies basculent. Dès les premières heures, le réseau mondial de Caritas se mobilise, en Ukraine ainsi que dans les pays voisins. En Belgique aussi, la solidarité se met en place, avec notamment la création d’un Point d’Info Ukraine pour répondre aux questions des Ukrainien-ne-s et des Belges qui les hébergent. Retour sur ce triste anniversaire marquant une année de guerre.

Souffrance, dévastation et tristesse ont imprégné ces douze derniers mois. Heureusement l’espoir, l’engagement et la compassion sont également présents. Ils et elles s’appellent Lidiya, Tetiana, Hryhorii ou encore Oleksandr. Dans leur malheur, chacun-e a rencontré des personnes qui leur ont ouvert leur cœur.

6 millions de personnes aidées

Lidiya (66 ans) est originaire de Zaporizja, en Ukraine. Son appartement a été touché par un missile russe le 9 octobre 2022. Les fenêtres se sont brisées, le balcon a été endommagé et les murs ont également beaucoup souffert. Mais Caritas Ukraine a pu l’aider financièrement pour installer de nouvelles fenêtres et assurer d’autres réparations. Une aide vitale pour faire face à l’hiver ukrainien.

Nous sommes très reconnaissants de cet accueil chaleureux.

Anna, réfugiée ukrainienne en République Tchèque

Réfugiées non loin de la frontière ukrainienne, en République tchèque, Anna et Marina témoignent :« Vous ne pouvez pas imaginer à quel point la solidarité des Tchèques nous fait chaud au cœur. Nos drapeaux bleu-jaune dans les rues de Prague. Nous sommes très reconnaissants de cet accueil chaleureux ». La dure décision de partir s’est imposée après qu’Anna ait vu une roquette traverser son appartement près d’Odessa.

Lidiya, Marina et Anna ne sont que trois visages parmi les plus de 6 millions de personnes aidées par le réseau mondial de Caritas cette année en Ukraine ainsi que dans six pays voisins (Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, République tchèque et Bulgarie). Nourriture, abris, soutien psychosocial, éducation, protection, eau et assistance en cash. Voici ce sur quoi les personnes réfugiées et déplacées ont pu compter.

Caritas International Belgique Un an de guerre en Ukraine : « Tout le monde veut la paix plus que tout »

Peindre ensemble à Kiev pour mieux guérir de la guerre. - © Caritas Allemagne

Se reconstruire 

La guerre laisse des traces psychologiques indélébiles. Pédiatre dans un hôpital en Ukraine, Tetiana a réussi à s’échapper en Slovaquie avec sa famille. Elle a connu des difficultés, mais aujourd’hui leur vie s’améliore. Des activités simples comme faire de la confiture ou travailler dans le jardin procure désormais de la joie à Tétiana.

Pour faire face à la détresse, Caritas Slovaquie apporte son soutien aux personnes réfugiées comme Tetiana. Cela passe notamment par une assistance psychosociale. « Certaines personnes réfugiées retrouvent petit à petit leur sérénité, au fur et à mesure qu’elles s’intègrent dans un environnement plus stable. Mais pour d’autres c’est plus difficile, et elles font alors appel à notre équipe de psychologues. Les femmes souffrent souvent d’insomnie car elles s’inquiètent pour leurs maris qui risquent leur vie en Ukraine », explique Anton Frič de Caritas Slovaquie.

Le réseau Caritas accompagne les personnes restées en Ukraine - Anton Frič / Caritas Slovaquie

Le réseau Caritas accompagne les personnes restées en Ukraine - Anton Frič / Caritas Slovaquie

Trouver la bonne information

Les personnes chassées par la guerre emportent le strict minimum avec elles et fuient vers l’inconnu. C’est la débrouille : il faut trouver son chemin, très souvent sans parler la langue du pays où l’on se trouve.

Iulia a fui l’Ukraine pour se réfugier en Moldavie avec son mari et ses trois enfants. Avant la guerre, la famille vivait à quelques kilomètres de Kiev. « Lorsque la guerre a éclaté, nous nous sommes réveillés avec les explosions. Nous avons eu très peur et nous nous sommes surtout inquiétés pour les enfants. Tout le monde a alors rapidement commencé à faire ses valises pour partir, la plupart du temps pour un village. Il y avait de longues files d’attente aux guichets automatiques et aux stations-service. » Aujourd’hui, ses enfants peuvent à nouveau rire et apprennent le roumain, la langue parlée en Moldavie. Mais le chemin a été long pour en arriver là.

Pour aider les personnes qui ont dû quitter leur terre natale, le réseau mondial de Caritas a directement travaillé sur la mise à disposition d’informations sûres. « Nous informons les personnes exilées des dangers et leur donnons aussi des conseils par téléphone. Nous avons établi une liste de recommandations expliquant les règles de base à suivre. Nous coordonnons notre travail dans ce domaine avec d’autres organisations et avec des pays comme la Roumanie et l’Allemagne. Lorsque les personnes en exil arrivent en Pologne, elles y reçoivent ces informations », expliquait  Iryna Maievska, de Caritas Ukraine. En Belgique, c’est le Point d’Info Ukraine qui a été créé à cet effet mais aussi pour guider les Belges qui souhaitent aider. « L’enjeu est de pouvoir apporter rapidement et facilement une information de qualité, croisée et mise à jour de sorte à pouvoir aiguiller les personnes désorientées ou en difficulté vers les instances ou les ressources adéquates », indique Pieter Van Roeyen, juriste et coordinateur du Point d’info Ukraine.

La paix, maintenant 

« Les témoignages racontent l’horreur des bombes, les traumatismes des familles, la terreur des enfants, les avenirs massacrés. (…) Il faudra jusqu’à deux générations pour reconstruire une capacité à revivre ensemble. », écrit Sébastien Dechamps, coordinateur humanitaire chez Caritas International à l’occasion du triste anniversaire marquant une année de guerre. Dans cette carte blanche publiée dans La Libre, il dresse un sombre constat sur l’année écoulée et appelle à la fin immédiate de la guerre en Ukraine.

Tout le monde veut la paix. Notre désir et notre effort commun nous rendent invincibles

Oleksandr, réfugié ukraininien à Odessa

Et l’espoir de la fin des combats ne tarit pas. Originaires de Mykolajiv, en Ukraine, Oleksandr et Victor n’ont pas pu y rester car leur ville était trop souvent bombardée et que l’approvisionnement en eau potable n’était plus assuré. Réfugiés à Odessa, ils s’y sont rapidement engagés comme volontaires auprès de Caritas. « À Odessa, en août 2022, j’ai entendu dire qu’on pouvait se porter volontaire pour aider les compatriotes évacués », raconte Viktor. Il a immédiatement commencé à aider à décharger des biens humanitaires et des colis de nourriture. Plus tard, Oleksandr l’a rejoint. « Nous faisons de notre mieux pour contribuer à la victoire », dit-il. « Nous aidons les autres. Tout le monde veut la paix. Notre désir et notre effort commun nous rendent invincibles. »

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