Ne disposant plus d’aucun espace sûr, Gaza est devenu l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les personnes civiles. Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice a ainsi exprimé ses craintes qu’un génocide se déroule actuellement à Gaza1.
Conséquence directe des opérations militaires d’Israël depuis les attaques brutales du Hamas le 7 octobre 2023, plus de 33.000 personnes ont été tuées (dont deux tiers de femmes et d’enfants) et 1,7 million de personnes ont été déplacées de force (plus des trois-quarts de la population) à Gaza2. Des familles entières ont été radiées du registre de population. Le bilan psychologique et le traumatisme collectif seront ressentis pendant plusieurs générations.
Les bombardements israéliens, alliés aux blocages humanitaires, ont détruit les infrastructures vitales et ont entraîné des niveaux alarmants de famine à Gaza. On estime à plus de 60 % la part des habitations qui ont été endommagées ou détruites. Seuls 12 des 36 hôpitaux et 24 % des centres de soins de santé primaires fonctionnent partiellement3. La majorité des habitant-e-s de Gaza n’a pas accès à l’eau potable et plus d’un million de personnes sont exposées à un risque imminent de famine si aucune mesure immédiate n’est prise pour fournir une aide humanitaire suffisante4.
Les menaces d’une offensive terrestre d’Israël à Rafah, à la frontière égyptienne, restent alarmantes. Cette zone accueille plus de 1,4 million de personnes, dans un espace où vivaient 200.000 personnes avant le conflit. Le risque croissant de déplacements massifs vers l’Égypte – déjà en cours à moindre échelle – rappelle encore une fois la nécessité que ces populations soient protégées et que leurs droits soient respectés, dont le droit de retourner chez elles à Gaza quand ce sera possible.