Survivre aux séismes : Nadia a trouvé refuge dans une paroisse

Caritas International Belgique Survivre aux séismes : Nadia a trouvé refuge dans une paroisse

La paroisse de Mersin a ouvert ses portes aux survivant-e-s des séismes - © Caritas

La paroisse de Mersin a ouvert ses portes aux survivant-e-s des séismes - © Caritas

24/04/2023

Certains territoires de la Turquie et de la Syrie ont été frappés par de violents tremblements de terre la nuit du 6 février 2023. En Turquie, la catastrophe naturelle a fait plus de 50.000 morts. Plus de 9 millions de personnes ont été directement impactées. Parmi elles, Nadia et Samar ont pu bénéficier de l’aide des équipes de Caritas.

Nadia vivait dans la grande ville d’Antakya, dans le sud de la Turquie. La terre a tremblé et son quotidien s’est écroulé. « C’était la nuit suivant mon anniversaire », se souvient Nadia. « Nous vivions au troisième étage et nous avons couru en bas. Tout autour de nous, les pierres et les murs tombaient. Nous sommes parmi les plus chanceux car toute ma famille a survécu aux tremblements de terre. Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Dans notre voisinage, il y a eu beaucoup de morts. »

Pendant cinq jours, Nadia a erré dans la rue avec son mari et ses deux enfants. « Il faisait froid mais nous n’avions nulle part où aller », dit-elle. « Jusqu’à ce que je rencontre un prêtre de la paroisse de Mersin qui nous a invités dans un refuge. »

Caritas International Belgique Survivre aux séismes : Nadia a trouvé refuge dans une paroisse

L’urgence est loin d’être finie et la recherche de solutions durables continue. - © Caritas

Dans l’urgence, le prêtre Père Roshan Corderian a ouvert les portes de sa paroisse à Mersin, à environ 250 km d’Antakya. Père Mariusz, un père capucin de Pologne, revient sur le lancement du refuge : « Dans les premiers jours après le tremblement de terre, nous avons accueillis des survivants. Ils et elles n’osaient plus remettre le pied dans leur appartement. Quelques temps plus tard, des personnes des zones les plus durement touchées nous ont rejoint. »

A l’heure actuelle, une soixantaine de personnes vivent encore dans l’abri de fortune à Mersin. Elles peuvent y dormir, y manger et bénéficier de l’aide psychologique d’une équipe polonaise. Le refuge de Mersin reçoit un soutien financier du réseau Caritas pour acheter la nourriture, l’équipement et couvrir les frais de fonctionnement.

De nombreux traumatismes

« La plupart de ces gens ont perdu leur maison », dit le Père Mariusz. « Ou bien ils sont trop traumatisés pour retourner à leur domicile. Certains d’entre eux sont des réfugiés qui avaient quitté la Syrie à cause de la guerre. Et maintenant, ils ont dû fuir à nouveau. Heureusement, il y a aussi beaucoup de personnes, d’origine turque ou étrangère, qui leur viennent en aide. Cela ressemble à un miracle. »

Certains d’entre eux sont des réfugiés qui avaient quitté la Syrie à cause de la guerre. Et maintenant, ils ont dû fuir à nouveau.

Père Mariusz, de la paroisse de Mersin

Les résident-e-s du refuge, principalement des chrétien-ne-s catholiques ou orthodoxes d’Antakya, se réunissent régulièrement dans l’église pour prier et allumer un cierge. Prier et chanter ensemble leur apporte un certain soulagement. « Mersin est un territoire inconnu pour moi, mais je me sens en sécurité dans l’église et au cœur de cette paroisse », raconte Nadia. « Je donne un coup de main partout où je peux. J’aide dans la cuisine, je nettoie ou je prépare des pâtisseries. Les psychologues sont également d’un grand soutien. J’ai moi-même eu deux crises de panique, mais elles ont réussi à me calmer à chaque fois. »

Nadia espère revenir dans sa région rapidement. « Je veux essayer de louer une maison dans un village près d’Antakya. Je peux alors y apporter mes meubles et autres effets personnels. Et mes enfants pourraient aller à l’école du village. J’espère rencontrer quelqu’un qui m’aidera dans cette démarche. »

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Dans la paroisse, les personnes peuvent dormir, manger et bénéficier d’une aide psychologique. - © Caritas

Samar, en provenance de la Syrie

Samar, qui a fui la Syrie pour la Turquie il y a des années, a déjà plus de 80 ans. Une équipe de Caritas a fait sa connaissance après une inondation qui a frappé la ville turque de Sanliurfa. Cette misère s’est ajoutée aux conséquences des tremblements de terre de février.

L’antenne de Caritas a été informée que des réfugié-e-s syrien-ne-s étaient arrivé-e-s à Sanliurfa. Samar était l’une d’elle et avait urgemment besoin de soins. Son village a été touché par les séismes. Elle y vivait avec ses petits-enfants. Elle a tout perdu et a du mal à savoir où elle se situe actuellement.

« Samar survivait en gardant les moutons et en travaillant dans les champs », racontent les employé-e-s du réseau Caritas. « L’arabe qu’elle parle est difficile à comprendre. »

Toile de nylon et tente en cartons

Samar vit désormais dans une tente faite de toile de nylon et de cartons. Elle reçoit de la nourriture de la part des habitant-e-s de Sanliurfa. Elle n’a pas de statut en Turquie et ne peut donc pas se rendre à l’hôpital, bien qu’elle ait grandement besoin de ses médicaments.

L’équipe de Caritas a pu emmener Samar dans un hôpital privé pour qu’elle revoie enfin un médecin. Lorsque le médecin l’a examinée, ses larmes ont coulées.

Samar a besoin d’un abri plus digne pour se reconstruire. Elle espère que le personnel humanitaire pourra l’aider dans cette nouvelle épreuve. Pour Samar et tant d’autres, trouver une solution durable est malheureusement compliqué et l’urgence est loin d’être finie.

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