Réaction : La responsabilité de protéger

Caritas International Belgique Réaction : La responsabilité de protéger

CAFOD

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15/02/2018

Les révélations sur les comportements inacceptables de quelques « humanitaires » renvoient tout un secteur à ses responsabilités. A commencer par celle de protéger les plus fragiles visés par nos interventions. Caritas n’échappe pas à la règle. Eclairage.

Le déferlement de révélations de ces 10 derniers jours soulève à juste titre l’incompréhension et la colère. Non seulement du grand public, de nos sympathisants et des pouvoirs publics des pays – du Nord comme du Sud – mais également des acteurs de ce secteur et des collaborateurs qui l’animent. Y compris au sein de Caritas.

Des révélations qui renvoient à nos pratiques

« D’anciens collaborateurs de Caritas en Belgique ont porté vendredi dernier à ma connaissance que le ressortissant belge incriminé dans cette affaire a travaillé pour notre organisation. Après une première enquête interne, il apparait que cette personne a en effet occupé la fonction de logisticien à notre siège à Bruxelles, de mi-1995 à 1999, dans le cadre d’un détachement par les forces armées belges convenu à l’occasion du plan Delcroix de restructuration », indique François Cornet, directeur de Caritas International en Belgique. « Cette annonce fut un choc et nous nous sommes dès lors appliqués à interroger un maximum de personnes qui ont collaboré avec lui à cette époque, il y a près de 25 ans. Les personnes interrogées indiquent n’avoir jamais eu connaissance de faits répressibles similaires à cette époque. La fonction occupée, pour l’essentiel à Bruxelles, ne prévoyait que de rares missions logistiques de courte durée à l’étranger. Mais nous continuons d’investiguer ceci auprès d’anciens collaborateurs et de nos partenaires pour faire toute la lumière et tirer les conclusions qui s’imposent ».

Tolérance zero

Caritas n’a pas attendu ces révélations pour opter pour la tolérance zéro face à toute rupture du Code de Conduite et de Déontologie, valable pour nos collaborateurs et volontaires, en matière de fraude, d’abus, d’intimidation et tout autre méfait. Depuis de nombreuses années, Caritas a mis en place, dès le recrutement de ses collaborateurs et pour la durée de leur mission, des procédures visant à prévenir et décrier ce type d’agissement pour garantir la protection des personnes vulnérables qui font appel à nous. A l’étranger, nous travaillons en priorité avec nos partenaires locaux et, lorsqu’un expatrié est détaché, nous privilégions systématiquement l’installation de collaborateurs avec les membres de leur famille.

Toutefois, les faits exposés ces derniers jours appellent des réponses et des actes. Caritas renouvelle aujourd’hui son engagement à examiner toute plainte avec le plus grand sérieux et à convenir des mesures qui s’imposent pour garantir l’intérêt des victimes de crise, de conflits et pauvreté auprès desquelles ses collaborateurs agissent. Les premières leçons du scandale en cours indiquent notamment qu’une approche et un partage d’information systématique et sectoriel s’imposent.

Redevabilité

Enfin, nous déplorons que les méfaits d’une minorité de personnes sans scrupules ternissent l’engagement des milliers de personnes qui animent le mouvement humanitaire et se tiennent quotidiennement auprès de celles et ceux qui ne peuvent se passer de cette présence. La redevabilité à leur égard va de pair avec l’impératif moral d’apporter une assistance répondant aux plus grands standards de qualité, de prévenir tout acte de malveillance à leur égard et d’entamer des poursuites auprès de toute personne qui manquerait à ses devoirs de respect et de protection de la personne.

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