Depuis le premier cas le 10 mars 2020, les chiffres officiels recensent 797 cas confirmés et 35 décès[1]. Des chiffres relativement bas en comparaison à la Belgique mais les conséquences tragiques de l’apparition du virus en RD Congo sur la sécurité alimentaire sont à redouter.
Face au virus : Hygiène et sécurité alimentaire
« Le danger du Covid est parfois assez relativisé auprès de certaines parties de la population vu la propagation d’autres maladies dangereuses telles que la malaria ou de la rougeole », explique Emmanuelle Henderyckx, représentante RD Congo de Caritas International Belgique. « Ou du danger, encore plus grand pour certain-e-s, de ne pas avoir suffisamment de revenus pour acheter de quoi se nourrir ». Face à cette situation, les campagnes de sensibilisation menées par Caritas Congo, un de nos partenaires locaux, sont d’une importance vitale. En effet, les mesures d’hygiène restent actuellement les meilleurs remparts pour éviter une propagation de ce vicieux virus.
Focus aussi sur la capitale du pays où environ 95 % des cas de Covid-19 ont été recensés. Là, les conséquences du confinement et de la fermeture des frontières se font déjà ressentir sur la sécurité alimentaire. « Nous pouvons d’ores et déjà constater une baisse de l’offre des denrées alimentaires et une hausse de leur prix. Bien que nous ne voyions pas encore de réelle pénurie, nous nous devons d’anticiper la situation. », note Emmanuelle. C’est pourquoi la Caritas locale y renforce ses projets d’approvisionnement de denrées alimentaires.
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©Junior D. Kannah – Caritas distribue actuellement de la nourriture aux plus vulnérables, notamment ici dans les centres d’accueil de Kinshasa.
Parallèlement, à l’ouest de Kinshasa, dans le Kongo Central, 29 cas d’infection viennent d’être déclarés[2]. « En prévision de l’apparition du virus dans cette province, nous avons mis en place des stratégies pour assurer la continuité de nos projets de sécurité alimentaire, tout en respectant les mesures de sécurité sanitaires. Elles impliquent notamment d’éviter le rassemblement de personnes ». Notre représentante en RDC tire la sonnette d’alarme : « Nos projets de sécurité alimentaire sont d’autant plus importants au vu des craintes d’une future crise alimentaire. Elle pourrait être encore plus fatale que celle du Covid. ».
Aide humanitaire en RD Congo : Des adaptations...
Dans le Sud-Kivu, à l’est de la RD Congo, 5 cas ont été officiellement déclarés[3]. Sur place, Jean-Pierre Kamaté, représentant de Caritas International Belgique à Bukavu explique : « Nous avions prévu de faire une distribution de cash et d’articles ménagers essentiels pour les ménages déplacés vulnérables. En raison de difficultés d’approvisionnement dû à la fermeture des frontières provinciales, nous allons nous limiter à une distribution de cash ». De plus, la manière d’aider les familles vulnérables change. « Le jour de la distribution, différentes mesures sont mises en place afin d’assurer la sécurité de toutes et tous. Par exemple l’étalonnement des jours de distribution, plus d’espace sur les sites afin de permettre une distanciation physique, etc.. ». Les Caritas locales, avec le soutien du réseau mondial, s’adaptent face au coronavirus, avec toujours un même objectif en tête : continuer d’aider les plus vulnérables.
…À l’analyse des besoins essentiel
Dans un pays dont la superficie représente 80 fois la Belgique, Caritas s’appuie sur son ancrage local pour évaluer les besoins. Par exemple, à Bukavu, où notre partenaire local a organisé une mission d’évaluation des besoins et des perceptions de la communauté au Sud Kivu. « Alors que la population du Nord Kivu semble bien sensibilisée à la situation et aux gestes barrières, le Sud-Kivu est plus sceptique. La crise Ebola – qui a beaucoup plus touché le Nord que le Sud – explique probablement ces différences de comportements mais aussi de disposition du matériel médical » suggère Jean-Pierre. En effet, le contexte sanitaire diffère entre les deux provinces avec un meilleur matériel médical et des meilleures mesures de protection dans les institutions sanitaires du Nord-Kivu.
Sur base de cette analyse de besoins de terrain, Caritas a développé un plan d’intervention dans la région de Bunyakiri au Sud-Kivu. Quatre volets – sensibilisation, protection, formation et cartographie – pour contrer la propagation du virus et soutenir les populations. Mais Jean-Pierre précise : « Avec plus de moyens, nous pourrions nous rendre dans des régions plus reculées de Bunyakiri et éventuellement intervenir dans d’autres régions. Le système sanitaire du Sud Kivu est faible. Au plus la ville de Bukavu sera touchée, au plus fort sera le taux de mortalité dans les régions reculées. La prévention dans toute la province est donc essentielle. ».
AVEC UN OBJECTIF : ÊTRE LÀ POUR LES VICTIMES DE LA PANDÉMIE
En dehors de la RD Congo, le réseau de Caritas est également actif contre la propagation du virus dans plus d’une centaine de pays. Au Burundi, en Syrie, en Haïti, au Venezuela ou, plus près de chez nous en Italie, où les équipes mobiles contribuent au dépistage, organisent des accueils d’urgence, assurent des distributions alimentaires, etc…
En Belgique, Caritas International met tout en œuvre pour garantir l’accompagnement social et la protection des personnes, au sein de ses structures d’accueil et là où son assistance est requise, et en particulier des plus vulnérables d’entre elles.
Pour répondre à cette urgence mondiale, Caritas International et les six autres membres du Consortium 12-12 ont lancé un appel commun de solidarité. Sous le nom de COVID 12-12, cet appel vise à réunir les moyens nécessaires pour d’intervenir auprès de celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Chaque minute compte pour sauver des vies ! Pas besoin de sortir de chez vous, soutenez le Fonds d’urgence Coronavirus via notre plateforme de dons en ligne ou sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication « Coronavirus 005 ».