Julie n’a pas encore 9 ans, mais elle donne déjà des leçons. Tous les samedis. Devant le tableau, sur la petite terrasse de l’appartement qu’elle partage avec sa maman à Beyrouth. C’est là qu’elle donne des leçons de français ou de calcul à une classe imaginaire.
« Plus tard, j’aimerais être institutrice », dit Julie avec des yeux pétillants. Et elle est convaincue qu’elle y arrivera. Mais elle devra travailler dur, parce qu’elle a parfois du mal à suivre à l’école. C’est pourquoi elle bénéficie de l’école des devoirs de Caritas – plus connue sous le nom de programme After School.
Une aide après l’école
Dans cette école particulière, Julie est aidée à faire ses devoirs, est accompagnée dans ses études et reçoit des cours particuliers. Après l’école ordinaire, avec des enseignant-e-s spécialisé-e-s. Comme des centaines d’autres garçons et filles qui présentent des problèmes d’apprentissage.
Ce projet éducatif de Caritas fait des merveilles. Les enfants rattrapent leur retard, font des progrès en langues et développent de nouvelles capacités. En conséquence, ils croient davantage en eux, en leurs possibilités et en leur avenir. Les enfants s’épanouissent. C’est aussi ce qui est arrivé à Julie.
Des élèves renforcés
Julie était une enfant timide. Rita Sleiman, son institutrice préférée, se rappelle très bien comment était la petite fille lorsqu’elle est arrivée, voici deux ans. « Julie avait des difficultés avec la langue et ne comprenait pas tous les énoncés », se souvient Madame Rita. « Elle avait donc du mal à résoudre des problèmes. Julie était également renfermée et avait peur de mal faire. »
Julie avait des difficultés avec la langue et ne comprenait pas tous les énoncés.
- Madame Rita
Grâce au programme After School, Julie a trouvé en elle une force qu’elle ne soupçonnait pas. L’enfant timide est devenue une jeune fille forte. Elle a davantage confiance en elle, moins peur de mal faire. Elle ose parler aux adultes, même en français. Julie est devenue quelqu’un d’autre, sûre d’elle et de son rêve.
Une famille vulnérable
Sa maman, Ghada, est en pleine séparation et recherche actuellement un emploi. « Pour une femme qui ne travaille pas, c’est très difficile ici », témoigne-t-elle. « Ma fille, c’est ma vie. J’aimerais bien qu’elle continue ses études pour qu’elle ait un meilleur avenir que moi. Heureusement, il y a Caritas et l’école des devoirs. Julie aime y venir de tout son cœur. ».« Et je vois la différence. Sans vouloir faire de compliment, chapeau bas ! Souvent, on oublie le côté humain ou social, mais pas ici. », ajoute-t-elle.
Ma fille, c’est ma vie. J’aimerais bien qu’elle continue ses études pour qu’elle ait un meilleur avenir que moi.
- Ghada, maman de Julie
L’école n’accompagne pas uniquement Julie mais aussi sa maman via des séances d’information et autres activités. Julie explique, non sans fierté : « Quand j’ai une lecture en français, j’explique aussi à maman. Elle apprend le français avec mes cahiers ».
Continuer à se construire un avenir
Julie doit continuer à fréquenter l’étude encadrée. Les autres enfants aussi. Sinon, ils risquent de reprendre du retard et de devoir renoncer à leur rêve et à l’école. Et leur vie future risque d’être bien difficile.
Chaque jour d’école, des centaines d’enfants vulnérables, comme Julie, travaillent dur pour leur avenir au Liban. S’ils ont une vie meilleure plus tard, c’est grâce à votre don.

©Isabel Corthier