« Nous avons appris que la Communauté internationale a remis beaucoup d’argent au Gouvernement pour lutter contre le Covid-19. Mais, sur le terrain, on ne voit rien. », s’insurge Raphaël, un quadragénaire du Quartier 7 de Ndjili. « Les autorités nous obligent à porter un masque, mais où les obtenir ? Avec quels moyens financiers ? ».
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Aujourd’hui, Raphaël ainsi que d’autres personnes de son quartier reçoivent un masque d’une crieuse[1] locale de Caritas. Chaque jour, elle confectionne des masques en tissus noirs qu’elle remet à la population, en même temps que les flyers détaillant les mesures de prévention contre le Covid-19. Pendant ce temps, son mégaphone continue à diffuser le message de sensibilisation préenregistré.
Rien pour se protéger, rien pour manger
Pendant la distribution de masques, une jeune dame crie soudainement en lingala : « Corona eza te », entendez, « Il n’y a pas de Coronavirus ». Un jeune garçon portant son masque reçu de Caritas rétorque : « Corona est bel et bien là. Nous devons nous protéger ». Puis continue : « Le problème est que nous n’avons pas de provisions pour survivre à cette crise économique et sanitaire. ». En effet, depuis l’apparition du virus les conséquences du confinement et de la fermeture des frontières se font ressentir sur la sécurité alimentaire avec une baisse de l’offre des denrées alimentaires et une hausse de leur prix.
Un peu plus loin, une autre séance de sensibilisation et de distribution de masques gratuits pour un groupe de pousse-pousseurs et taximen-moto en stationnement. Jules, l’un d’entre eux, explique : « Le Covid-19 sévit ici comme ailleurs dans le monde. Il a provoqué la paralysie de nos petites activités génératrices des revenus. Difficile dans ces conditions de satisfaire les besoins fondamentaux des familles. Et, au lieu même de nous remettre des masques et des solutions hydroalcooliques, le Gouvernement ne fait rien ».
© Caritas Congo – Un des véhicules de Caritas dotés de lance-voix pour la sensibilisation.
« Il n’y a pas de Corona ici ; nous mourons plutôt de la faim »
Dans les environs du petit marché du quartier appelé « Wenze ya 6 », deux hommes jouent aux dames. Autour d’eux, trois autres hommes, sans masque, sont en train de discuter. Les équipes de Caritas s’approchent et deux d’entre eux sortent leur masque de leur poche, argumentant qu’ils viennent de manger ou de fumer. Pour le troisième d’entre eux, le Covid-19 ne sévit pas en RDC : « Où sont les morts de cette maladie ?», rétorque-t-il.
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Un peu plus loin Mme Mirelle témoigne : « Je suis sortie depuis 4 heures du matin pour vendre ces noix de coco à la criée. Voyez comment j’ai maigri ; voyez mes clavicules à découvert. Les habits me portent au lieu que je les porte. Avec 5.000 FC, mes trois enfants, mon mari et moi ne savons plus avoir notre repas quotidien. Souffrance sans cesse ! ». En échos, une jeune fille s’écrie : « il n’y a pas Corona ici. Nous mourrons plutôt de la faim ». Mme Annie, la soixantaine révolue et vendeuse de maïs, n’est pas de cet avis. « Je n’ai pas encore vu de personnes mortes de Coronavirus. Mais, je crois ce que disent les Autorités. Je porte ainsi mon masque. Mais, que l’on trouve vite des médicaments ou le vaccin contre cette maladie pour que nous soyons à l’aise », poursuit-elle.
Une aide humanitaire vitale
En plus de ces campagnes de sensibilisation et de mobilisation communautaire, Caritas organise des distributions de nourriture et de matériel de protection. « Nous avons mis en place des stratégies pour assurer la continuité de nos projets de sécurité alimentaire, tout en respectant les mesures de sécurité sanitaires», explique Emmanuelle Henderyckx, représentante RD Congo de Caritas International Belgique. Elle tire la sonnette d’alarme : « Nos projets de sécurité alimentaire sont d’autant plus importants aux vues des craintes d’une future crise alimentaire. Elle pourrait être encore plus fatale que celle du Covid. ».
Un objectif : être là pour les victimes de la pandémie
En dehors de la RD Congo, le réseau de Caritas est également actif contre la propagation du virus dans plus d’une centaine de pays. Au Burundi, en Syrie, en Haïti, au Venezuela ou, plus près de chez nous en Italie, où les équipes mobiles contribuent au dépistage, organisent des accueils d’urgence, assurent des distributions alimentaires, etc…
En Belgique, Caritas International met tout en œuvre pour garantir l’accompagnement social et la protection des personnes, au sein de ses structures d’accueil et là où son assistance est requise, et en particulier des plus vulnérables d’entre elles.
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