ProHuma 2 : un an après son lancement, quels résultats ?

Caritas International Belgique ProHuma 2 : un an après son lancement, quels résultats ?

Réunion d'un groupe d'épargne au Burundi - © Caritas International Belgium

Réunion d'un groupe d'épargne au Burundi - © Caritas International Belgium

23/12/2024

Un an après le lancement de ProHuma 2, les premiers résultats sont déjà visibles. Ce programme humanitaire, géré par Caritas International en collaboration avec des partenaires locaux, soutient les personnes réfugiées, les personnes déplacées ainsi que les communautés hôtes au Burundi, en Ouganda, au Niger et en RD Congo. « Les équipes de Caritas ont fait un excellent travail », déclare Catherine Courbe de Caritas International Belgique. « Malgré des ressources limitées, elles ont pu venir en aide à un grand nombre de personnes ».

ProHuma (« Protection humanitaire au cœur de l’action ») est un programme mené par Caritas International et ses partenaires locaux, et financé par la DGD (Direction générale de la coopération au développement et de l’aide humanitaire). Dans plusieurs pays, ces organisations s’engagent auprès des personnes qui fuient la guerre ou les catastrophes naturelles. Elles soutiennent les personnes réfugiées et les personnes déplacées et renforcent les communautés hôtes qui les accueillent.

Le programme se déroule de novembre 2023 à novembre 2025 dans les régions suivantes : au Burundi (provinces de Ruyigi, Cankuzo, Kirundo), au Niger (zones de Diffa et Tahoua), en Ouganda (zones de Kyegegwa et Kikube) et en RD Congo (territoires de Kalehe, Kabare, Walungu et Shabunda dans la province du Sud-Kivu).  Alors que la première année touche à sa fin, les premiers résultats sont désormais tangibles.

Ouganda : soutenir les femmes victimes de violences basées sur le genre

En Ouganda, Caritas adopte une approche globale en trois volets pour soutenir les victimes de violences basées sur le genre.

Le premier volet est axé sur la prévention : de nombreux hommes et garçons ont été sensibilisés à des problématiques telles que le viol et d’autres formes de violences basées sur le genre (mariages forcés, mariages précoces, violence physique).

Caritas s’engage également auprès des femmes victimes de ces violences. En collaboration avec Medical Teams International (MTI) et Transcultural Psychosocial Organisation (TPO), nous leur offrons une assistance médicale et psychosociale. Ces femmes, en particulier celles qui sont enceintes ou mères d’enfants en bas âge, reçoivent des « kits de dignité ». Ceux-ci contiennent des articles essentiels tels que des vêtements (y compris pour le bébé), du talc, de la vaseline, du savon, une serviette, une moustiquaire, des sous-vêtements, des couches (si nécessaire) et une lampe solaire. Ce kit constitue une première étape pour aider ces femmes, qui ont subi des violences, à retrouver leur intégrité physique. Au cours de la première année, un peu plus de 600 femmes ont déjà bénéficié de cette aide grâce à Caritas.

En partenariat avec le Refugee Law Project, nous avons également mis en place des centres d’information où les victimes peuvent se renseigner sur les procédures juridiques et sur leurs droits. Sept femmes ont décidé de porter plainte contre leur agresseur. À deux reprises, des juges, procureurs et avocats se sont rendus à Kyangwali, dans le village d’accueil, pour entendre les affaires de ce type. Cinq verdicts ont été rendus, et deux affaires sont encore en attente de jugement.

Groupes d'épargne et de crédit au Burundi

Au Burundi, Caritas accompagne des groupes d’épargne et de crédit créés précédemment. En février 2024, un problème inattendu est survenu : ces groupes n’étant pas enregistrés auprès de la Banque centrale, le gouvernement burundais a interdit leur fonctionnement Grâce au soutien de la conférence épiscopale du Burundi, Caritas a engagé des négociations avec le gouvernement pour permettre la continuation des groupes d’épargne, tout en simplifiant les démarches administratives. Finalement, le gouvernement a accepté que Caritas Burundi règle cette question en suivant une procédure unique pour tous les groupes d’épargne accompagnés. Cette solution pratique a permis aux (très) petits entrepreneurs de poursuivre leurs activités, tout en respectant la législation burundaise. Un résultat rendu possible grâce à l’excellent travail de Caritas Burundi.

L’approche adoptée au Burundi illustre la bonne collaboration entre Caritas International Belgique et ses partenaires locaux. Elle démontre également l’importance de collaborer avec les évêques burundais et l’Eglise catholique pour résoudre certains problèmes complexes.

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Distribution de vivres suite aux inondations au Niger - © Caritas International Belgium

Inondations au Niger

Le Niger a été frappé par d’importantes inondations en juillet et août 2024. Caritas a débloqué 30.000 euros pour venir en aide aux victimes dans les régions de Maradi, Diffa et Tahoua. Grâce à cette aide, 163 familles à Diffa, 163 familles à Tahoua et 111 familles à Maradi ont reçu un soutien vital. Ces personnes ayant perdu tous leurs biens, Caritas leur a distribué des paniers alimentaires en septembre 2024. A Diffa et Tahoua, un tel panier contenait 25 kilos de riz, 10 kilos de blé, 5 litres d’huile et 1 kilo de sel. A Maradi, il comprenait 50 kilos de riz, 5 litres d’huile et un paquet de pâtes. Cette aide a permis de nourrir 437 familles sinistrées pendant plusieurs semaines, en attendant des solutions durables recherchées par le gouvernement local, telles que la reconstruction des maisons détruites et la remise en état des champs.

Mieux évaluer les risques

Dans les régions de Kalehe, Kabare et Walungu, dans la province du Sud-Kivu en RD Congo, Caritas soutient 20 comités communautaires de villageois. Ces comités travaillent sur la gestion des catastrophes naturelles et le développement d’infrastructures utiles pour la population. Ils ont identifié quatre priorités : la réhabilitation des points d’eau potable (pour prévenir certaines épidémies) ; la construction de pistes (afin de faciliter les déplacements d’un village à l’autre et d’éviter les glissements de terrain) ; le renforcement des ponts (dans la même logique) ; l’éducation des communautés à des comportements plus responsables vis-à-vis de l’environnement (notamment face à la prolifération du plastique et le peu de solutions de recyclage).

Catherine Courbe, coordinatrice humanitaire chez Caritas International Belgique, se réjouit des résultats obtenus. « Un beau travail a été réalisé. Dans l’est de la RD Congo, les besoins ont considérablement augmenté en raison de la recrudescence des violences. Les équipes Caritas ont réussi à aider un plus grand nombre de personnes avec des ressources limitées. Mais bien sûr, le travail n’est pas terminé. ProHuma 2 continue, avec un accent particulier sur notre action contre les violences basées sur le genre ».

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