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Massaoudou était malnutri il y a 4 mois. Grâce aux conseils des relais communautaires et à la bouillie enrichie, il a repris des forces et est maintenant en bonne santé. - Extrait vidéo Ali Tondi Moctar
Massaoudou était malnutri il y a 4 mois. Grâce aux conseils des relais communautaires et à la bouillie enrichie, il a repris des forces et est maintenant en bonne santé. - Extrait vidéo Ali Tondi Moctar
Le Niger, à l’ouest de l’Afrique, est un des pays les plus pauvres au monde. 12,5 % des enfants de 0 à 5 ans souffrent de malnutrition aiguë[1]. Le système des relais communautaires, initié par Caritas et porté par des villageois-e-s, permet de prévenir la malnutrition infantile.
« Il y a 4 mois, mon fils Massaoudou est tombé malade. Il souffrait de fièvre, de diarrhée et avait arrêté de manger » raconte Mariama, habitante d’un village de la commune de Korahane, dans le sud du Niger. « Après une visite des relais communautaires, il a été dépisté malnutri. » Aujourd’hui, Massaoudou se porte bien… C’est aussi le cas de la plupart des enfants du village, grâce au travail des relais communautaires.
Oumou et Maimouna sont relais communautaires dans le village de Mariama. « Au démarrage du projet (initié par Caritas), tout le village a été convié à une réunion chez le chef de village » se souvient Maimouna. « Il fallait des personnes qui aient été à l’école et qui soient disponibles. » Maimouna et Oumou ont alors été choisies par l’assemblée villageoise. Le projet de Caritas, qui a duré 5 ans[2], s’est retiré il y a 6 mois, mais ce système et les bonnes pratiques mises en place continuent de manière pérenne.
Les jeunes femmes expliquent fièrement leur rôle : en plus de dépister les cas de malnutrition, elles sensibilisent et informent les parents pour éviter que leur enfant tombe malade, et pour pouvoir détecter les premiers symptômes de malnutrition. Les principaux conseils prodigués sont au nombre de six :
Mariama et son fils Massaoudou, en consultation chez Abdoul Kader Issaka, infirmier au centre de santé intégrée (CSI) de la commune de Korahane. - Extrait vidéo Ali Tondi Moctar
« Au début, plusieurs femmes étaient réticentes à l’allaitement maternel exclusif pendant 6 mois » se souvient Mariama, une mère qui a été sensibilisée par les relais communautaires dans un autre village (Laoutey, commune de Gaffati). « Mais finalement je vois les résultats. Mon plus jeune enfant a été allaité pendant ses 6 premiers mois et maintenant, il n’est plus jamais malade. Les seules fois où je dois me rendre au centre de santé, c’est pour ses vaccins. » Abdoul Kader Issaka, infirmier au centre de santé intégrée (CSI) de la commune de Korahane, corrobore : « ces dernières années nous constatons une diminution des cas de malnutrition. »
Ces dernières années nous constatons une diminution des cas de malnutrition.
Abdoul Kader Issaka, infirmier au centre de santé intégrée (CSI) de la commune de Korahane
Ibrahim et Hadiza (relais communautaires) à gauche, Bachira et sa petite fille à droite. Village de Maissadjé, commune de Droum, Région de Zinder, Département de Mirriah. – Johanna De Tessières
Les relais communautaires donnent des séances d’information collectives et, avec l’accord des deux parents, se rendent dans les maisons pour s’assurer que les enfants vont bien et donner des conseils circonstanciés. Le succès est tel que les relais sont parfois conviés dans les villages voisins pour transmettre leurs connaissances. « Nous sommes mêmes invités à faire des démonstrations dans les centres de santé » raconte Hadiza, relais communautaire dans le village de Maissadjé, avec enthousiasme.
« Chaque samedi, nous préparons la bouillie. Les femmes se rassemblent chez le chef du village pour suivre (la démonstration culinaire) » explique Oumou, relais communautaire. Le mélange est nutritif et équilibré, ce qui permet aux enfants de rester en bonne santé : farine de mil (céréale), tourteau d’arachide[3], haricots quand c’est possible, sucre, sel, et huile végétale. « C’est fait d’ingrédients locaux, ce qui nous permet d’être autonomes. » Chaque femme donne 100 francs CFA (0,15 euros) chaque semaine et la bouillie cuisinée est alors distribuée à tous les enfants du village. Elles cuisinent ensuite aussi la recette chez elles, pour leurs enfants.
Photos : Johanna de Tessières & extrait vidéo Ali Tondi Moctar
[2]
Plus d’information sur l’évaluation de l’ancien programme quinquénal dans l’article « Evaluer pour s’améliorer« .
[3]
Résidu d’extraction de l’huile d’arachide qui contient un taux élevé de protéines.
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