Burundi : aider les agriculteurs et agricultrices à protéger l’écosystème autour du lac Cohoha

« Nous constatons que les agriculteurs et agricultrices sont désormais plus résilient·es face aux catastrophes naturelles », explique Catherine Courbe, coordinatrice humanitaire chez Caritas International.

La province de Kirundo compte huit lacs et malgré ces importantes ressources en eau douce, la région est confrontée chaque année à des famines. Elle était autrefois un important producteur de haricots pour le pays, mais elle est aujourd’hui fortement touchée par la sécheresse liée à la crise climatique. Cette situation est dramatique pour les agriculteurs et agricultrices. Pourtant, l’espoir demeure que Kirundo puisse redevenir un important fournisseur de légumes et de poissons.

Entre 2020 et 2022, Caritas International et son partenaire local, Caritas Muyinga, avaient déjà lancé une intervention autour du lac Cohoha. Le niveau du lac baissait et les cultures se rapprochaient dangereusement des rives. Grâce à des campagnes de sensibilisation, les agriculteurs et agricultrices ont été convaincu·es de laisser une « zone tampon » de 50 mètres inutilisée sur une distance de cinq kilomètres. Des arbres ont été plantés et un petit canal a également été construit pour protéger cette zone. Deux ans plus tard, ces efforts ont porté leurs fruits : la biodiversité s’est renforcée et les habitant·es ont pu constater les effets positifs des mesures prises.

Dans le cadre du programme de protection humanitaire ProHuma 2 soutenu par la DGD (Direction générale de la coopération au développement et de l’aide humanitaire), et en concertation avec les autorités burundaises, il a été décidé de prolonger les initiatives autour du lac Cohoha.

Des agriculteurs et agricultrices issus de quatre collines ont été associés à ce projet. Une nouvelle zone tampon a été aménagée, cette fois-ci entourée d’un canal de plus de 40 kilomètres de long.

« En collaboration avec les autorités locales, nous avons organisé des réunions d’information et de sensibilisation sur le projet de zone tampon », poursuit Catherine.  « Près de 50 comités de colline ont été constitués. Là encore, une bande de 50 mètres devait rester non cultivée. Nous avons aussi créé dix zones de culture maraîchère, chacune regroupant 50 producteurs et productrices. Les 500 agriculteurs et agricultrices ont participé à la construction du canal, ce qui leur a permis de générer un revenu. Au total, plus de 2 000 personnes ont été mobilisées pour ce chantier. Les agriculteurs et agricultrices ont également reçu des semences pour cultiver des choux, des carottes, des aubergines et des tomates. » Le canal permet de limiter la pollution due à l’érosion, tout en profitant à l’écosystème et aux cultures agricoles.