L’Ukraine en guerre se prépare à un nouvel hiver glacial

Caritas International Belgique L’Ukraine en guerre se prépare à un nouvel hiver glacial

Yuri chauffe sa maison avec un poêle à bois. Mais le bois coûte trop cher. - © Caritas Oekraïne

Yuri chauffe sa maison avec un poêle à bois. Mais le bois coûte trop cher. - © Caritas Oekraïne

27/11/2023

Pour la deuxième année consécutive, Les Ukrainiens et Ukrainiennes vont vivre un hiver de guerre. Pour se chauffer durant ces mois glacials, ils et elles n’auront souvent pas d’autre choix que de brûler du bois et des briquettes de combustible. A cause des coupures de courant incessantes, leurs chauffages électriques ne servent pas à grand-chose. Caritas lance un appel pour aider les personnes les plus vulnérables.

Yuri, sa femme et leur fils habitent à Komyshivakha dans le sud de l’Ukraine, à une vingtaine de kilomètres de la ligne de front. La famille perçoit une pension ainsi qu’une petite allocation pour le garçon, qui souffre d’un handicap mental. Leur maison a été frappée par des roquettes et, malgré les réparations, le vent s’y engouffre à travers des fissures et des trous. Yuri et sa femme se chauffent avec un poêle à bois. Mais le bois de chauffage est cher et sortir ramasser du bois peut être mortel : la région est jonchée de munitions non explosées. Yuri envisage d’abattre les arbres de son verger lorsqu’il fera vraiment trop froid. Ses fruits constituent pourtant une importante source de revenus.

Yuri et sa famille peuvent compter sur le soutien de l’équipe de Caritas en Ukraine. Celle-ci distribue du bois et des briquettes de combustible aux personnes et aux familles vulnérables, en particulier dans les régions reculées. Dans les villes, les habitant-e-s utilisent des radiateurs électriques. Mais à cause des nombreuses coupures de courant, de plus en plus de personnes s’y tournent également vers le bois.

Comment Caritas a-t-elle utilisé les fonds récoltés lors de la précédente campagne d’hiver ?

Fin 2022, Caritas International avait lancé un appel pour soutenir les Ukrainiens et les Ukrainiennes durant les mois les plus rudes de l’année. Le pays vivait alors son premier hiver depuis le début de la guerre, le 24 février 2022. « Avec l’argent récolté, les équipes locales de Caritas ont pu soutenir des personnes et des familles sur place et dans les pays voisins », explique Sébastien Dechamps, coordinateur de l’aide d’urgence chez Caritas International. Par exemple des habitant-e-s de l’est ou du sud forcé-e-s de quitter leur région pour aller dans le nord ou l’ouest, oui qui se sont réfugié-e-s dans les pays limitrophes comme la Slovaquie. Il s’agit aussi de personnes qui sont restées chez elles, car tout le monde ne peut pas ou ne veut pas fuir. « Certaines personnes ont peur de l’inconnu ou sont très attachées à leur pays et à leur maison », confirme Sébastien Dechamps. « D’autres ne sont pas en état de se déplacer ou sont tout simplement trop pauvres pour déménager. » Elles aussi ont bénéficié de l’aide des équipes de Caritas, grâce aux dons récoltés.

Psychologues réfugiés d'Ukraine

L’aide apportée par les équipes de Caritas est la fois matérielle (nourriture, produits d’hygiène, argent liquide…) et psychologique. « Les personnes – femmes et enfants – qui arrivent dans les centres d’accueil sont traumatisées », témoigne Sébastien. « Par les bombardements, les destructions, les morts, souvent parmi leurs proches. Il est important qu’elles puissent en parler et recevoir de l’écoute. Caritas Slovaquie travaille avec des psychologues qui ont eux et elles-mêmes fui l’Ukraine et sont les mieux placé-e-s pour accompagner leurs compatriotes. » 

Un deuxième hiver de guerre pour l’Ukraine

Pour la deuxième année consécutive, Caritas International lance donc un appel à venir en aide aux Ukrainiens et aux Ukrainiennes pendant les mois les plus froids. « Les hivers en Ukraine sont terribles », raconte Sébastien Dechamps. « Encore plus pour les personnes qui n’ont ni gaz, ni carburant, ni électricité. Dont les maisons ont été endommagées. Ou qui ne peuvent pas faire les quelques kilomètres nécessaires pour aller se ravitailler, à cause des combats dans le voisinage. »

 Malheureusement, peu de choses ont changé depuis l'hiver dernier .

Sébastien Dechamps, coordinateur de l’aide d’urgence chez Caritas International

Pour toutes ces personnes, il faut de l’argent. « De l’argent pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires », précise Sébastien. « Ceux-ci diffèrent d’une personne et d’une famille à l’autre. Pour l’une ce sera du charbon. Pour l’autre des vêtements. Ou encore du budget pour payer l’électricité, des légumes, du lait, une paire de chaussures, des langes… » 

En Ukraine, l’hiver 2023 ressemble à s’y méprendre à l’hiver 2022. « Malheureusement, peu de choses ont changé depuis l’hiver dernier », confirme Sébastien Dechamps. « À part des milliers de morts supplémentaires de part et d’autre, et l’espoir envolé d’une fin rapide de cette guerre. » 

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