Les portes de l’Europe doivent rester ouvertes pour les personnes en quête de protection

Caritas International Belgique Les portes de l’Europe doivent rester ouvertes pour les personnes en quête de protection

Isabel Corthier - Cette femme irakienne a dû fuir vers la Jordanie mais les conditions de vie y sont déplorables. Les besoins d’une solidarité mondiale envers les personnes réfugiées sont pressants, là et ailleurs.

Isabel Corthier - Cette femme irakienne a dû fuir vers la Jordanie mais les conditions de vie y sont déplorables. Les besoins d’une solidarité mondiale envers les personnes réfugiées sont pressants, là et ailleurs.

18/06/2020

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugié-e-s, le 20 juin, Caritas appelle les États européens – dont la Belgique – à respecter l’engagement pris en décembre 2019 lors du premier Forum mondial des réfugié-e-s de réinstaller 30.000 réfugié-e-s en 2020, et à protéger le droit d’asile et le non-refoulement en Europe.

La pandémie du Covid-19 a durement frappé les réfugié-e-s et les demandeurs/euses de protection internationale en Europe. Beaucoup vivent dans des camps surpeuplés ou dans le dénuement et sont confrontés à un risque élevé d’exploitation.

Covid-19 : un impact direct sur le droit à l’asile

Pendant la pandémie, la fermeture des frontières et les restrictions au niveau des voyages ont eu pour effet de compromettre l’accès à l’asile et à la protection en Europe, et ailleurs. Dans la plupart des pays européens, l’enregistrement et le traitement des demandes d’asile ont été suspendus ou relayés à du travail en ligne, et ce avec les difficultés que cela compose. La réinstallation, qui permet aux personnes bloquées dans les camps de réfugié-e-s de rejoindre un pays sûr, est actuellement suspendue pour une période indéterminée. Une action urgente est nécessaire.

« Les États doivent défendre le droit à asile en Europe et le principe de non-refoulement ; la réponse à la pandémie et à ses conséquences ne doit pas être utilisée pour porter atteinte aux droits des réfugiées », a déclaré Maria Nyman, Secrétaire générale de Caritas Europa. « Les États devraient intensifier la réinstallation et les voies complémentaires, comme la délivrance de visas humanitaires, par exemple », a-t-elle ajouté.

Plus que jamais, nous avons besoin d’une solidarité mondiale envers les personnes qui fuient la guerre, les crises et les persécutions, et envers les pays en développement qui accueillent déjà 85 % des réfugié-e-s dans le monde et qui sont eux-mêmes confrontés à des défis de santé publique sans précédent.

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La route vers l’Europe toujours aussi dangereuse

Caritas International Belgique est très préoccupée au sujet des récents événements autour des opérations de recherche et de sauvetage et de débarquement en Méditerranée centrale. Cela concerne notamment le manque de capacité au niveau de la recherche et du sauvetage, la fermeture des ports par Malte et l’Italie, la détention de personnes migrantes secourues sur les navires privés au large des eaux territoriales maltaises, et les allégations de refoulement vers la Libye avec la complicité des États de l’UE. Une réponse coordonnée, ancrée dans le respect du droit international, et un mécanisme de relocalisation entre les États est nécessaire. Elle doit servir de base à la création d’un mécanisme stable de solidarité et de partage des responsabilités dans le prochain pacte européen sur l’asile et la migration.

Des défis à relever dans l’inclusivité

Le nombre de réfugié-e-s au niveau mondial a atteint un niveau record avec environ 29,6 millions de personnes. L’arrivée et les conséquences du virus ont généré de nouveaux défis, notamment un accroissement de l’insécurité alimentaire et une diminution des moyens de subsistance, tous deux risquent d’accroitre les déplacements forcés. La phase de reprise de Covid-19 se doit d’être inclusive et centrée sur la solidarité mondiale. Elle ne peut laisser personne pour compte, y compris les personnes en quête de protection.


Cet article a été réalisé dans le cadre du projet MIND qui reçoit le soutien financier du programme de l’Union européenne pour la sensibilisation et l’éducation au développement (DEAR). Ce contenu relève de la responsabilité de Caritas International et ne reflète pas nécessairement la position de l’Union européenne. 

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