Les expulsions en Angola font pression sur les Kasaï en RD Congo

Caritas International Belgique Les expulsions en Angola font pression sur les Kasaï en RD Congo

Caritas Congo

Caritas Congo

19/10/2018

Les provinces congolaises du Kasaï, déjà très instables, risquent de souffrir d’une nouvelle crise humanitaire. Limitrophes avec l’Angola, elles sont devenues un refuge pour des centaines de milliers de Congolais expulsés par l’Angola. Caritas International surveille la situation de près grâce à son système de veille et d’alerte humanitaire.

On recense actuellement 406.716 personnes chassées du nord de l’Angola vers la RD Congo. « Pour vous faire une idée, c’est comme si l’entièreté de la population de Province du Brabant wallon était forcée à partir du jour au lendemain », explique Willem Vervaeke, notre responsable des projets en RD Congo. Les expulsions sont brutales et touchent également les Congolais vivant en Angola depuis plusieurs générations. Caritas et les autorités locales ont enregistré des témoignages d’extorsion et de violences (notamment sexuelles).Dans la panique du moment, nombreux sont les enfants qui ont perdu leurs parents.

Caritas International Belgique Les expulsions en Angola font pression sur les Kasaï en RD Congo
Les Congolais expulsés d’Angola migrent vers les zones indiquées sur cette carte. ©OCHA (Cliquez pour agrandir)

La situation au Kasaï

La grande majorité des Congolais expulsés se retrouvent à Kamonia au Kasaï. Ils ont dû tout laisser derrière eux et se retrouvent avec rien. « Les gens dorment à ciel ouvert ou dans des bâtiments tels que des églises. Ils ont à peine de quoi manger ou de l’eau potable. Ils ne disposent pas d’articles de première nécessité et l’accès à des sanitaires est limité. Un manque de moyens de transport pousse de nombreuses personnes à parcourir de longues distances à pied, l’estomac vide et avec un haut risque de faire face à des violences sur le chemin. »

Les traces du conflit armé entre l’armée congolaise et les milices de Kamwina Nsapu d’il y a deux ans – analysé dans le dossier #KasaiNow –, sont encore bien présentes et rendent les conditions de vie au Kasaï encore très difficiles. La paix était déjà fragile et est à présent mise sous pression par les mouvements de population actuels. Pour ne citer qu’un exemple de ce climat tendu : on nous reporte qu’une personne expulsée a perdu la vie dans des tensions avec la communauté hôte à Kamonia.

Système de veille et d’alerte humanitaire

Le suivi du développement des besoins humanitaires est réalisé via le système de veille et d’alerte humanitaire de Caritas. Ce mécanisme est basé sur le réseau de l’Église en RD Congo et permet aux habitants de diocèses éloignés de transmettre des informations à Caritas et à ses partenaires humanitaires dans le pays. Depuis plus d’un an maintenant, ce système est opérationnel au Kasaï et a également été mis en place à Matadi et à Popokabaka.

Les données sont ainsi collectées par le réseau Caritas. Elles sont ensuite transmises à Caritas Congo et Caritas International qui compilent les informations avant de les transmettre à OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Son but ? Permettre un monitoring jour après jour de la situation et alimenter les mécanismes de réponses humanitaires de manière ciblée, coordonnée, et rapide.

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