« Je garde toujours espoir »

Caritas International Belgique « Je garde toujours espoir »
03/11/2017

L’Ethiopie. Gros producteur de café et berceau du mouvement rastafari, le pays est surtout associé aux images de la sécheresse qui y sévit. Moins connues sont les migrations vers et au départ de l’Ethiopie. Fanta Wolde Michael, responsable du département développement de Caritas Sodo au sud de l’Ethiopie, commente la situation. Interview.

Quels sont les défis pour l’Ethiopie?

Les habitants manquent de nourriture : la malnutrition y est importante. En cause ? La croissance rapide de la population et les facteurs climatologiques comme la sécheresse récurrente, El Niño et La Niña. Parfois, il ne pleut pas du tout, à d’autres moments, beaucoup trop. Conséquences ? Les récoltes échouent et la population a faim. Caritas soutient les agriculteurs à relever ces défis.

Comment est la situation pour les jeunes ?

Dans les régions où, par le passé, les jeunes n’avaient pas l’occasion d’étudier, il y a des universités aujourd’hui. Mais les emplois manquent. Les jeunes partent chercher de nouvelles opportunités ailleurs, dans les villes. Ils y acceptent n’importe quel emploi. Certains trouvent un job auprès du gouvernement ou d’entreprises diverses, d’autres sont employés pour nettoyer des maisons, hôtels, restaurants… ou travaillent comme voituriers ou cireurs de chaussures. C’est un combat permanent pour améliorer ses conditions de vie.

Les jeunes se rendent-ils aussi à l’étranger ?

Ça bouge beaucoup entre les différentes régions en Ethiopie mais de nombreux jeunes partent en direction du Moyen-Orient, surtout vers les états du Golfe. Beaucoup d’entre eux travaillent comme aide à domicile en Arabie-Saoudite. Il y a bien sûr aussi des Ethiopiens qui gagnent beaucoup d’argent à l’étranger et qui le réinvestissent dans le pays.

Ces transferts sont très importants pour l’économie de l’Ethiopie. Je pense même qu’ils sont aussi importants que les rentrées d’argent issues de la production du café. Mais, même les plus pauvres envoient de l’argent au pays : pour l’éducation des petits frères et petites sœurs, pour permettre à la famille de manger, pour payer des funérailles,…

Comment voyez-vous le futur de l’Ethiopie ?

Je travaille dans le développement depuis près de 30 ans. Je vois les changements et les défis. Et je garde toujours espoir. Les technologies sont continuellement améliorées et le gouvernement essaye de les rendre accessibles pour les agriculteurs. Les efforts sont là. Les initiatives aussi. Les choses bougent, mais vu les énormes besoins, nous devons faire plus. Surtout pour les jeunes… Ceux-ci doivent pouvoir travailler dans une agriculture plus moderne, avec des techniques nouvelles. Et trouver du travail aussi dans d’autres secteurs. Caritas a, par exemple, un centre de formation pour jeunes filles où ces-dernières sont préparées à créer leur propre entreprise.
Pour ma génération, il était facile de trouver un job. Aujourd’hui, tout est différent. Mais les jeunes sont créatifs, essaient de nouvelles choses et prennent plus de risques. J’aimerai énormément voire cette nouvelle génération réaliser ses rêves.

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