Un jour en prison
Suite à une visite dans une prison, le président de Caritas Haïti, Mgr. Erick Glandas, a tiré la sonnette d’alarme. Il ne pouvait pas rester simple témoin des conditions de vie déplorables de ces femmes. Plusieurs organisations locales de Caritas actives à Haïti ont alors décidé d’agir et d’entreprendre une action locale à la mesure de leurs moyens.
Martine Haentjens, responsable de nos projets dans le pays, témoigne d’une journée passée dans une prison haïtienne. Elle était accompagnée de représentants de Caritas d’Haïti, d’Italie et des Etats-Unis. « Avec les détenues, nous avons célébré ensemble l’Eucharistie. Tout au long de la journée, les détenues ont glissé furtivement des petits papiers pliés ou chiffonnés comportant des messages de toute sorte : remerciements, appels de détresse, souhaits, …. ».
L'hygiène de vie, du corps et de l'esprit
L’attention n’est pas uniquement portée sur le bien-être spirituel de ces femmes mais aussi sur leur santé et leur situation juridique. Les détenues ont ainsi pu soumettre des questions juridiques à des experts. Plus de la moitié d’entre elles ont également été vues par l’équipe médicale de Caritas. Les problèmes les plus courants étaient des infections causées par l’eau impure avec laquelle elles se lavent.
Les médicaments administrés ont été gratuitement distribués aux détenues. De plus, elles ont reçu des kits d’hygiène, un repas chaud et des sous-vêtements. « Les détenues arboraient un large sourire et avaient les mains chargées pour remonter dans leur cellule », explique Martine.
Une dignité oubliée dans de conditions de détention médiocres
A l’étage, environ 200 femmes logent dans 3 grands dortoirs composés de lits superposés et dont la division est établie par des grilles métalliques. Une douzaine de mineures y sont aussi emprisonnées. Des enfants et des femmes privées de leur liberté, de leur intimité et de leur dignité.
Pourtant, leurs conditions d’enferment sont nettement meilleures que dans d’autres prisons haïtiennes. Ailleurs, elles auraient dormi à même le sol et leur chance de survie aurait été moindre. En effet, dans d’autres prisons, six personnes meurent chaque mois en raison des mauvaises conditions sanitaires. « Une attention nationale et même internationale devrait être portée sur la situation dans ces prisons », explique Martine. « Nous espérons encore apporter un moment de soulagement aux femmes de Titanyen. Nous avons déjà un tas d’idées en tête pour d’éventuelles prochaines visites, là ou dans d’autres centres de détention. »