Depuis combien de temps travaillez-vous pour Caritas?
J’ai commencé en 2004 au planning, monitoring et à l’évaluation des projets à Mekele, la capitale de la région du Tigray dans le nord du pays. Notre organisation y est née 20 ans plus tôt, en 1984, au moment où la famine sévissait en Ethiopie. Les combats qui, à l’époque, opposaient le gouvernement en place et les rebelles étaient à l’origine de ce drame de la faim. La population en a été la première victime. Elle a alors pu compter sur les comités d’action sociale de l’Eglise catholique qui proposait une aide d’urgence et qui, plus tard, devint la Caritas pour laquelle je travaille aujourd’hui.
Quels sont les grands challenges aujourd’hui ?
Ils sont nombreux : la sécheresse, les changements climatiques, la migration, l’inégalité hommes – femmes,… Pour faire face à ces défis, je veux mettre l’accent sur une approche innovante ! Concernant les changements climatiques, par exemple, c’est plus que nécessaire. Notre agriculture est basée sur la pluie et l’eau mais les précipitations ne sont pas régulières.
Nous nous adaptons grâce à des techniques d’irrigation, de gestion de sources naturelles et de sélection de pousses résistantes à la sécheresse. En Ethiopie, nous vivons le changement climatique tous les jours mais travailler à en réduire la cause nous échappe. Nous ne pouvons que nous adapter. Pour s’atteler à réduire ces changements climatiques, nous nous devons aussi d’impliquer les plus grands pollueurs.
Comment se passe la collaboration avec Caritas Belgique ?
Nous sommes partenaires depuis près de 15 ans et travaillons en toute transparence. Grâce au soutien de Caritas International et du gouvernement belge, nous pouvons travailler à de meilleurs accès à l’eau et à la sécurité alimentaire. Nous mettons l’accent sur les familles. Du coup, très vite, nous voyons les résultats de nos projets pour ces familles. Quelques-uns de nos projets sont de réels exemples pour la région. Ainsi, nous avons, par exemple, réussi à transcender des tabous culturels grâce à nos groupes de femmes. Elles ont du coup le droit d’acquérir, de posséder et de travailler la terre. Il est important que les personnes elles-mêmes voient l’avantage de ces innovations. Ce sont les clés du succès et l’approche qui me tient tout particulièrement à cœur. Quand je vois à quel point notre travail, nos petites et grandes interventions, peuvent changer le quotidien des gens, je suis un homme plus que satisfait.