Empowerment dans un monde en mouvement au Niger
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Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en renforçant les capacités et les moyens de subsistance.
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Isabel Corthier
Haoua a 40 ans et 6 enfants. Elle habite le village de Roumbouki, au Niger. Haoua est en formation pour devenir une femme-relais dans son village et ainsi faire un travail de sensibilisation autour de la malnutrition.
Comme beaucoup d’autres femmes au Niger, Haoua s’occupe seule du foyer : son mari est temporairement parti chercher un travail à la ville pour gagner un peu d’argent. “C’est difficile parce que les hommes sont en exode. La charge de la famille me revient. C’est une lourde responsabilité à porter seule et un vrai problème.” Pour sa corvée d’eau par exemple, Haoua porte de 15 à 16 kilos sur la tête. Le trajet aller-retour est de deux heures. Au puits du village, elle doit parfois faire deux heures de file avant de pouvoir prendre de l’eau.
Pouvoir offrir le meilleur à ses enfants
“J’ai un enfant admis au collège mais je n’ai pas d’argent donc il ne sait pas continuer à y aller. Pour moi, c’était pareil. Faute de moyens, j’ai dû rester au village et on m’a trouvé un mari local”, explique-t-elle en riant.
Mais elle souhaite un autre avenir pour ses enfants. Elle-même aurait bien voulu aller plus longtemps à l’école. “Je regretterai toujours de ne pas avoir pu continuer. J’aurais voulu être enseignante ou infirmière pour servir au moins ma localité. Pour sensibiliser”, explique-t-elle.
Grâce au projet Emmo, nous avons compris qu’il y a des solutions locales et que l’on peut prévenir la malnutrition extrême.
- Haoua
Femme-relais
Aujourd’hui, elle a combiné ce désir d’apprendre et de transmettre en s’engageant dans une formation de femme-relais. Une femme-relais, c’est une personne qui forme la communauté locale à des comportements spécifiques de prévention. Dans son village, Haoua parle surtout de malnutrition, d’allaitement et explique les gestes qui peuvent sauver.
“Grâce au projet Emmo, nous avons compris qu’il y a des solutions locales et que l’on peut prévenir la malnutrition extrême. On se lave les mains après les toilettes, avant de manger. Nous savons comment cuisiner une bouillie améliorée avec des produits de base présents ici.” raconte-t-elle.
Malnutrition et allaitement
Haoua explique comment elle effectue son travail quotidien de sensibilisation et les bienfaits qu’elle a remarqués : “L’avantage que je constate à ce jour, grâce au programme Emmo, ce sont les bonnes stratégies de prévention de la malnutrition: les démonstrations culinaires, les explications, la sensibilisation à l’allaitement exclusif.”
Mais la situation reste compliquée. Pour l’allaitement par exemple: “l’allaitement reste difficile quand, en tant que maman, vous n’avez pas mangé… Il faut soi-même aussi avoir un ventre plein pour transmettre ses forces et des vitamines.”
Un soutien supplémentaire
La femme-relais apporte aussi un soutien psychologique, une oreille attentive. “J’essaie d’expliquer toutes ces connaissances et de les transmettre aux autres femmes. On partage nos problèmes aussi…”
A d’autres niveaux, les choses peuvent aussi s’améliorer. Les habitants de Roumbouki ont beaucoup d’espoir. “Le projet de Caritas va tout changer. Il y a de l’espoir. Mon mari va rester cette année et travailler au champs. Ma charge sera diminuée. Il saura nous aider et puis, il sera là. Juste là. C’est un double avantage.”
Que pouvez-vous faire?
Souhaitez-vous aider les femmes-relais comme Haoua à lutter contre la malnutrition ? Offrez un sac de cacahuètes aux familles du village de Roumbouki. Avec votre don, vous lancerez un processus durable. Une fois qu’une mère a reçu des cacahuètes, elle peut nourrir ses enfants et commencer à produire de l’huile et du beurre d’arachide pour les vendre. Les familles restent ensemble. Vous leur donnez un avenir dans leur propre village.