Retour sur le forum historique d’examen des migrations à l’ONU

Caritas International Belgique Retour sur le forum historique d’examen des migrations à l’ONU

Le premier Forum d'examen des migrations internationales a eu lieu au siège des Nations Unies à New York du 17 au 20 mai 2022. Caritas International faisait partie de la délégation de parties prenantes belges.

Le premier Forum d'examen des migrations internationales a eu lieu au siège des Nations Unies à New York du 17 au 20 mai 2022. Caritas International faisait partie de la délégation de parties prenantes belges.

01/06/2022

Quatre ans après l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, le premier “Forum international pour l’examen de la mise en œuvre du Pacte” a eu lieu au siège des Nations unies à New York du 17 au 20 mai 2022. Une délégation de parties prenantes belges, dont Caritas International, y a participé.

En septembre 2016, les dirigeant-e-s mondiaux/ales se sont réuni-e-s pour la première fois dans le cadre des Nations unies afin de relever les défis posés par les mouvements importants de personnes réfugiées et migrantes. Ceci s’est déroulé sur fond de crise des politiques d’accueil et des drames humains qui l’ont accompagnée. Cette réunion a abouti à la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, déclenchant un processus politique qui a abouti fin 2018 à l’adoption de deux textes internationaux : le “Pacte mondial sur les réfugiés” et le “Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières”, adopté à Marrakech en décembre 2018.

Un processus vers un cadre international pour les politiques migratoires

Le “Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières” (GCM en anglais) est un document non-contraignant. Il ne s’agit ni d’un traité ni d’une convention. Les États qui ne s’y conforment pas ne seront pas pénalisés. Sa mise en œuvre dépend donc entièrement de la volonté politique des États signataires, qui, pour leur part, ne doivent pas renoncer à leur souveraineté nationale en matière de politique migratoire. Aujourd’hui, de nombreux pays concluent des accords bilatéraux sur la migration, dont les objectifs ne sont en réalité pas conformes à ceux du GCM.[1]

Afin de respecter ces engagements, ils doivent être traduits en politiques nationales : le GCM encourage le développement de plans politiques nationaux. Des évaluations régulières et complètes de l’état d’avancement de ces plans au niveau national sont prévues, avec la participation des différentes parties prenantes : migrant-e-s, organisations de migrant-e-s et de la diaspora, organisations de la société civile, autorités et communautés locales, secteur privé, syndicats, administrations, parlementaires, etc. Ces évaluations nationales volontaires devraient donner lieu à des rapports, qui seront ensuite utilisés pour les évaluations régionales et internationales de la mise en œuvre du GCM.

Au cours des négociations sur le GCM, Caritas International, en étroite collaboration avec ses organisations coupoles, a mené une série d’activités de plaidoyer, telles que des contributions à des audiences, des consultations et des réunions politiques, à la fois en amont du sommet (à Bruxelles, Genève et Marrakech), ainsi que pendant le sommet de New York lui-même.

Une première évaluation internationale

La première évaluation internationale, le premier Forum international d’examen des migrations (IMRF), a eu lieu à New York du 17 au 20 mai 2022. Il est prévu que le forum continue à se tenir tous les quatre ans à l’avenir.

La réunion de New York était la première rencontre, depuis Marrakech, avec la présence de tous les États signataires de la GCM. L’objectif du IMRF était de mesurer les progrès et de discuter des défis liés à la mise en œuvre de tous les aspects du GCM. Le 16 mai, un jour avant l’ouverture de l’IMRF, une journée de consultations a été organisée avec les différentes parties prenantes, y compris les organisations de la société civile.

L’IMRF était composé de trois parties :

  • Quatre tables rondes, chacune consacrée à un ensemble d’objectifs du GCM ;
  • Un débat d’orientation comprenant la présentation des résumés techniques des tables rondes et des discussions sur les difficultés rencontrées, les besoins de renforcement, les défis en matière de migration et les mesures à prendre pour améliorer l’efficacité et la cohérence de l’assistance fournie aux États membres pour la mise en œuvre du GCM ;
  • Un débat en plénière avec une séance de clôture, qui a consisté en une déclaration du président de l’Assemblée générale des Nations unies et en l’adoption de la déclaration d’avancement.

La déclaration d’avancement comprend une évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des 23 objectifs du GCM, une identification des principaux défis, opportunités et problèmes émergents liés à cette mise en œuvre, et enfin des recommandations pour l’avenir du processus.

Au cours des négociations sur le GCM, Caritas International, en étroite collaboration avec ses organisations coupoles (11.11.11, CNCD et Caritas Internationalis), a mené une série d’activités de plaidoyer, telles que des contributions à des audiences, des consultations et des réunions politiques, à la fois en amont du sommet (à Bruxelles, Genève et Marrakech), ainsi que pendant le sommet de New York lui-même.

Quels résultats ?

L’issue de ce sommet est ambiguë. Le contraste était grand entre la vision, l’ambition et les exigences des pays occidentaux, d’une part, et celles des pays du Sud, d’autre part. Il est louable que l’Assemblée générale ait adopté la déclaration d’avancement sur la mise en œuvre du Pacte mondial, en plus par consensus. Toutefois même si aucun pays ne semble être critique envers les migrations, très peu de progrès ont été réalisés dans l’expansion effective de voies de migration sûres et régulières.

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Ce décalage entre les paroles et la réalité s'applique également à l'inclusion et à la participation, tant dans la préparation du sommet que pendant le sommet lui-même : un petit coin surpeuplé pour la société civile et une salle régulièrement à moitié vide pour les États membres.

Ce décalage entre les paroles et la réalité s’applique également à l’inclusion et à la participation, tant dans la préparation du sommet que pendant le sommet lui-même : un petit coin surpeuplé pour la société civile et une salle régulièrement à moitié vide pour les États membres ; des visas qui n’ont pas été délivrés pour certains panélistes ; certaines organisations de la société civile ayant un accès limité à leurs délégations gouvernementales respectives, etc.

Au cours de la phase de mise en œuvre du GCM par les États membres, la société civile belge a poursuivi son travail d’élaboration de politiques et de sensibilisation, en mettant l’accent sur la création de voies de migration sûres et régulières. Non seulement parce que la Belgique reste absente sur cet enjeu, mais aussi parce qu’il s’agit d’un exemple de défi où la coopération multilatérale doit être profondément renforcée.



1

Le GCM contient 23 objectifs, chacun accompagné de mesures concrètes sur lesquelles les États signataires se sont engagés.

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