Chez Caritas, nous croyons en une approche différente. Là où on observe aujourd’hui la violence et les refoulements, nous voulons voir des structures d’accueil humaines pour les personnes arrivant en Europe. Nous faisons le choix d’une Europe accueillante qui rassemble les gens et promeut la cohésion sociale et l’inclusion, plutôt que de polariser la société. Nous choisissons la solidarité plutôt que le rejet et les murs.
Première étape : faciliter l’immigration régulière vers l’Europe. Malgré les efforts récents des institutions européennes pour simplifier la migration de main-d’œuvre, rejoindre l’Europe en toute sécurité et légalité pour y travailler, étudier ou retrouver des membres de sa famille reste terriblement compliqué. Cela pousse les migrant-e-s à entreprendre des voyages dangereux, alors même que la plupart des pays européens sont confrontés à de pénuries croissantes de main-d’œuvre. Pour celles et ceux qui finissent par atteindre l’Europe, travail au noir et exploitation sont souvent au rendez-vous – en témoignent par exemple les abus et les conditions de travail précaires dans les secteurs de l’agriculture et des soins aux personnes.
Nous appelons les gouvernements européens à étendre leurs politiques en faveur de la migration de la main-d’œuvre à tous les niveaux de qualification tout en plaçant les droits et la dignité des travailleurs et travailleuses au centre de leurs préoccupations. Les législateurs européens seront bientôt amenés à finaliser la réforme de la directive sur le permis unique : à cette occasion, nous attendons qu’ils et elles facilitent l’accès à des permis de travail et de séjour sûrs, garantissent un meilleur traitement des travailleurs et travailleuses migrant-e-s et brisent la chaîne de dépendance à l’égard de leurs employeurs. En parallèle, ils et elles doivent poursuivre leurs efforts pour faciliter l’accès à un permis de séjour de longue durée dans l’UE, de manière à améliorer l’inclusion des migrant-e-s et à renforcer leurs droits.
Garantir la participation durable des personnes migrantes à la société et renforcer la cohésion sociale passe également par des politiques d’inclusion sérieuses et solidement financées : cours de langue, logement décent, accès à l’emploi grâce à la reconnaissance des diplômes et des compétences…
Enfin, nous devons élargir considérablement les partenariats et les instruments qui facilitent la mobilité des pays non membres de l’UE vers l’UE. Actuellement, les discussions en ce sens sont trop souvent liées aux négociations avec les pays d’origine et de transit pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les partenariats pour la mobilité doivent être transparents, offrir des conditions de travail dignes et apporter une plus-value aussi bien aux pays d’origine qu’aux pays d’arrivée, en empêchant par exemple la fuite des cerveaux.