Den Tember : une boutique pour s’habiller et se rencontrer

Caritas International Belgique Den Tember : une boutique pour s’habiller et se rencontrer

Nicole et Lisette, deux des volontaires qui font un travail remarquable à la boutique de vêtements Den Tember. - Caritas International

Nicole et Lisette, deux des volontaires qui font un travail remarquable à la boutique de vêtements Den Tember. - Caritas International

13/10/2022

C’est à Zichem, à quelques kilomètres du centre d’accueil de Caritas International à Scherpenheuvel, que vous trouverez « Den Tember ». Cet ancien centre de tri postal héberge une boutique gérée par Caritas, où des personnes précarisées peuvent trouver gratuitement vêtements, articles ménagers et jouets. Nicole Joillet et Lisette De Dobbeleer, deux actives septuagénaires, s’occupent de la boutique avec une équipe de volontaires… dont des personnes réfugiées elles-mêmes. Rencontre dans ce lieu hors du commun.

Les deux chevilles ouvrières du projet ont eu une vie professionnelle bien remplie : Nicole (71 ans) a longtemps travaillé comme réceptionniste à l’ancienne usine Douwe Egberts à Grimbergen. Lisette (71 ans également) a travaillé dans des maisons de repos et pour plusieurs CPAS du Brabant flamand. Maintenant retraitées, elles consacrent leur énergie à Den Tember.

Le centre de Caritas à Scherpenheuvel*, qui accueille des personnes ayant introduit une demande de protection internationale (d’asile) en Belgique, a ouvert en 2015, dans le château « Peeterskasteel ». Durant les premières années de fonctionnement du centre, Nicole et Lisette stockaient et organisaient les dons de vêtements sur place. Mais il s’est rapidement avéré nécessaire de louer un local dédié : c’est ainsi que Den Tember a vu le jour. Une partie du bâtiment à Zichem héberge la boutique et l’autre la banque alimentaire locale.

Caritas International Belgique Den Tember : une boutique pour s’habiller et se rencontrer

Kreshmik est l'un des résidents du centre d'accueil qui est venu porter main forte à Den Tember - Isabel Corthier

Des liens qui se tissent

« Beaucoup d’objets entrent ici… et beaucoup en ressortent », racontent Lisette et Nicole. « Des vêtements, des articles ménagers, des jouets, de petits meubles. A la demande de nos clients, il nous arrive de lancer un appel pour un lit ou une penderie. Les chaussures et les t-shirts pour hommes sont très demandés et nous en manquons toujours. Les hommes portent leurs chaussures jusqu’à l’usure complète ; les femmes, elles, en changent plus fréquemment. »

Les personnes qui fréquentent la boutique ne sont pas nécessairement hébergées au centre d’accueil de Caritas. « Certaines reçoivent le soutien du CPAS ou d’un centre d’aide sociale. Il y a aussi de nombreuses personnes ukrainiennes qui ont trouvé refuge dans la région. Nous sommes là pour tous ceux et toutes celles qui en ont besoin. »

Den Tember est ouvert les mercredis et les troisièmes samedis du mois. Y faire ses courses est gratuit mais la bienveillance est de rigueur : Nicole, Lisette et leurs collègues comptent sur le sourire et la politesse des visiteurs et visiteuses. Le plus souvent, les relations entre les un-e-s et les autres sont cordiales. « Nous nous respectons mutuellement. Les gens doivent sonner en entrant et en sortant. Cela nous permet de surveiller un peu les allées et venues et de se dire ‘bonjour’ ou ‘au revoir’. Avec le temps, nous avons fini par connaître presque tout le monde. Des relations plus étroites se nouent avec certaines personnes. Il nous arrive par exemple de proposer un lift en voiture à quelqu’un qui doit aller à l’hôpital. »

Nicole est impliquée dans le projet depuis presque sept ans. Lisette, elle, est volontaire chez Caritas depuis environ quatre ans et est également active auprès de la banque alimentaire.

« La faute à ma fille »

« Pourquoi je fais cela ? Parce que je suis un peu zinzin », rigole Nicole. « En fait, c’est la faute de ma fille : elle avait remarqué que beaucoup d’enfants résidant au centre d’accueil arrivaient mal habillés à l’école. Cela m’a poussée à aider au tri des dons de vêtements au Peeterskasteel… et je n’ai plus arrêté depuis. Ma propre mère a dû fuir pendant la seconde guerre mondiale, ce qui me donne sans doute une motivation supplémentaire. Les histoires de personnes exilées que j’entends aujourd’hui, me rappellent ce que ma maman a vécu. »

« J’habite à Averbode depuis presque neuf ans », explique Lisette à son tour. « Je voulais m’occuper après avoir pris ma pension. J’ai commencé à donner un coup de main à la banque alimentaire, et j’y suis resté coincée (rires).»

Caritas International Belgique Den Tember : une boutique pour s’habiller et se rencontrer

En fait, c’est la faute de ma fille  : elle avait remarqué que beaucoup d’enfants résidant au centre d’accueil arrivaient mal habillés à l’école. Cela m’a poussée à aider au tri des dons de vêtements au Peeterskasteel… et je n’ai plus arrêté depuis. Ma propre mère a dû fuir pendant la seconde guerre mondiale, ce qui me donne sans doute une motivation supplémentaire. Les histoires de personnes exilées que j’entends aujourd’hui, me rappellent ce que ma maman a vécu. 

Nicole, volontaire chez Caritas

Lingerie sexy

Les dons déposés à la boutique réservent quelques surprises à l’équipe. « Nous avons déjà reçu des robes de mariées, des strings et de la lingerie sexy. Croyez-le ou non, ils ont vite trouvé preneur ! Nous découvrons aussi parfois des sacs dégoûtants remplis d’ordures, de sous-vêtements sales ou encore de crottes de rat. La boutique n’est pourtant pas une déchetterie ! »

Den Tember est toujours à la recherche de nouveaux et nouvelles volontaires pour la boutique, la banque alimentaire, l’accueil extra-scolaire des enfants ou l’organisation d’excursions avec des groupes de femmes. « De nos jours, beaucoup de quinquagénaires travaillent encore, ou alors ils et elles voyagent ou s’occupent de leurs petits-enfants. La plupart des candidat-e-s au volontariat sont donc plus âgé-e-s, comme nous. Deux personnes qui ont obtenu le statut de réfugié nous aident également. Des résident-e-s du Peterskasteel viennent de temps en temps donner un coup de main et reçoivent alors une indemnité de bénévolat. »

De nos jours, beaucoup de quinquagénaires travaillent encore, ou alors ils et elles voyagent ou s’occupent de leurs petits-enfants. La plupart des candidat-e-s au volontariat sont donc plus âgé-e-s, comme nous.

Certains vêtements ne trouvent pas de nouveaux propriétaires. « Quand ils sont en bon état, nous les donnons alors à l’association Wereldmissiehulp à Boechout. S’ils sont inutilisables, ils sont revendus pour le tissu et les bénéfices vont à une bonne cause. »

Nicole et Lisette sont très attachées au projet de Den Tember et espèrent qu’il a encore un long avenir devant lui. « Nous sommes convaincues que ce projet doit continuer à exister. Nous y consacrons beaucoup de temps et d’énergie mais recevons énormément en retour : du respect, de l’amitié et des câlins. Pour certains de nos clients, nous sommes presque comme une mère ou une grand-mère. »

Vous aussi, devenez volontaire

Vous souhaitez également devenir volontaire à Den Tember ? Ou donner un coup de main dans une de nos structures d’accueil ?  Pour en savoir plus, cliquez ici. Vous pouvez aussi remplir directement vos coordonnées dans ce formulaire et nous vous contacterons !

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Isabel Corthier


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*Le centre d’accueil collectif de Caritas International à Scherpenheuvel accueille 165 hommes, femmes et enfants vulnérables dont la procédure de protection internationale (d’asile) est en cours. Cet accueil comprend l’hébergement, mais également les repas, l’habillement, l’accompagnement médical, social, psychologique ainsi que l’accès à l’aide juridique, à une allocation journalière et à des formations professionnelles.

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