Honorarta Mbaneshimana, 84 ans.
« Je suis venue à Mahama pour y mourir, pas pour y vivre. » Elle s’est enfuie du Burundi il y a quelques années pour échapper à la terreur et à la violence. Elle a tout abandonné et franchi la frontière avec la Tanzanie pour atteindre un camp de transit puis celui de Mahama. Honorarta y est arrivée avec pour seuls biens les vêtements qu’elle portait. Derrière elle, elle laissait sa case et ses maigres possessions. Et surtout, sa famille, ses amis et toute forme de confiance en l’avenir. Honorarta Mbaneshimana a aujourd’hui 84 ans. Et elle a retrouvé la joie de vivre. « Grâce à Caritas, j’ai retrouvé l’envie de vivre. Je ne trouve pas les mots pour remercier ceux qui aident. C’est comme s’ils nous avaient donné du sang neuf. »
Jean Kabera, 50 ans
« Sans l’aide que j’ai reçue, je serais sans doute mort. J’ai perdu ma femme et mes enfants durant le conflit de 2015. Ils ont été assassinés. J’avais des jumeaux et des triplés. Maintenant, je suis seul. J’ai des blessures qui remontent à l’époque où j’étais soldat au Rwanda. On m’a tiré dans l’estomac en 1993 et, depuis, il ne s’est jamais remis. Je viens du Burundi. Lorsque la violence a éclaté en 2015, j’ai été accusé à tort de traite d’êtres humains. J’ai dû payer un pot-de-vin à un gardien de prison pour m’échapper. J’ai des problèmes de digestion et digère uniquement les patates douces, les carottes et la farine de Sosoma que nous recevons de Caritas. »
Euphraise Mukubineri, 80 ans
« A mon arrivée, je recevais du maïs, mais c’était trop difficile à manger. J’arrive facilement à avaler la farine de Sosoma. Les personnes âgées dans le camp l’apprécient réellement. Nous ne pouvons pas avoir du lait mais la farine de Sosoma est nourrissante. Dieu seul sait si je retournerai un jour au Burundi. La violence a affecté toute ma communauté. Les gens de Caritas sont comme Noé pour moi. Ils nous sauvent de notre perte. »
Soutien à 5.100 personnes privées d’assistance
Avec 33 volontaires burundais et nos collègues de Caritas Rwanda, nous devons intervenir au plus vite auprès de 5.100 personnes. Il s’agit de personnes trop souvent privées d’aide ou ne disposant pas d’une assistance adaptée à leurs besoins : du fait de leur handicap, de leur âge, d’une maladie, ou encore des femmes seules, des mères allaitantes et des personnes porteuses du virus du SIDA. Et c’est précisément à elles que se destine l’aide de Caritas.
Dans le camp, les plus vulnérables ont faim. Les provisions diminuent et les résidents risquent d’être abandonnés à leur sort. Mais pas par Caritas. Et pas par vous. Les personnes malades reçoivent de la nourriture en priorité. 25 projets-pilotes sont lancés pour aider les plus vulnérables à cultiver leurs propres légumes. De plus, ils sont des centaines à recevoir une assistance sociale, des soins médicaux et un accompagnement pour s’intégrer dans la vie du camp. Un être humain ne vit pas que de nourriture, vous le comprenez bien. Et pourtant, actuellement, c’est ce dont les gens ont le plus besoin dans le camp de Mahama. Vous avez déjà sauvé bien des vies avec Caritas. Continuez, s’il vous plaît, à le faire. Aujourd’hui. Dans le camp de Mahama.