Gaza : une famine confirmée, des vies suspendues à un fil

Caritas International Belgique Gaza : une famine confirmée, des vies suspendues à un fil

© Caritas Jerusalem

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10/09/2025

Près de deux ans après le début de l’escalade militaire, la bande de Gaza s’enfonce dans une crise humanitaire sans précédent. Les bombardements israéliens se poursuivent, le blocus étouffe la population et désormais, la famine est officiellement confirmée par les Nations unies à Gaza City. Dans ce chaos, les équipes de Caritas Jérusalem continuent d’apporter soins, nourriture et soutien psychosocial, souvent au péril de leur vie.

Une catastrophe humanitaire qui s’aggrave

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis octobre 2023, plus de 62 000 Palestinien·nes ont été tué·es et 156 000 blessé·es. Rien qu’entre le 13 et le 20 août, 400 nouvelles personnes ont été tuées et 2 683 blessées ont été documentées. La faim tue également : depuis fin mai, au moins 1 889 personnes ont perdu la vie faute de nourriture, ou dans les files de distribution militarisées.

Caritas International Belgique Gaza : une famine confirmée, des vies suspendues à un fil

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Chaque matin à Gaza, la même question revient : vais-je manger aujourd’hui ?

un travailleur humanitaire

À Gaza, la faim n’est pas une conséquence imprévue du conflit, mais un instrument de guerre. Les familles sont délibérément privées d’eau, de nourriture et de soins, piégées dans un siège qui détruit toute possibilité de survie. Comme le souligne Caritas Internationalis dans une déclaration publiée fin août : “La famine qui sévit n’est pas une catastrophe naturelle, mais l’aboutissement d’une stratégie intentionnelle”. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont les premières victimes de la malnutrition.

Santé : un système au bord de l’effondrement

Les hôpitaux fonctionnent en mode catastrophe. Plus de 770 attaques israéliennes contre les structures de santé ont été documentées depuis le début du conflit. Les pénuries de carburant, d’équipements et de médicaments rendent impossibles des soins de base.

Les maladies chroniques aggravent encore la situation : 71 000 personnes atteintes de diabète, dont 2 500 enfants dépendants de l’insuline, risquent leur vie faute de traitements. Les blessures de guerre s’infectent dans un contexte d’hygiène quasi inexistant : deux tiers des plaies analysées contiennent désormais des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Les répercussions sont dramatiques : amputations en série, handicaps permanents et absence quasi totale de réhabilitation, puisque 60 % des centres de soins spécialisés ont été forcés de fermer.

Des familles déplacées encore et encore

La violence des combats et les menaces de l’armée israélienne provoquent des déplacements massifs. En août seulement, plus de 16 000 personnes ont été déplacées à Gaza City, s’ajoutant à un total de près de 800 000 depuis mars 2025.

Le 18 août, un ordre d’évacuation de l’armée israélienne a forcé des centaines de familles, dont des employé·es de Caritas Jérusalem, à fuir le quartier d’Al-Zaytun. Faute de couloirs sécurisés, beaucoup ont dû rester sur place, piégés par l’absence d’abris sûrs au sud et la crainte d’entrer dans d’autres zones bombardées. Au cœur de ce quartier se trouve l’église catholique de la Sainte-Famille, devenue un lieu de refuge et un point d’ancrage humanitaire stratégique. Environ 400 personnes, dont plusieurs collaborateur·rices de Caritas avec leurs familles, y ont trouvé abri. L’église accueille également des distributions alimentaires organisées par Caritas Jérusalem. Malgré les ordres d’évacuation, la communauté chrétienne locale a affirmé qu’elle n’abandonnerait pas ce lieu, symbole de protection et de solidarité. « Ici encore, nous avons la chance d’avoir un toit. Dehors, tant d’autres n’ont rien », témoigne Hatem, coordinateur terrain de Caritas Jérusalem, réfugié avec sa famille dans l’église. Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a publiquement soutenu ce choix courageux, rappelant que « l’Église reste avec son peuple, même dans les moments les plus sombres ». 

Caritas sur place : soigner, soutenir, résister

Dans ce contexte, Caritas International, grâce à son partenaire local, Caritas Jérusalem continue d’apporter une aide vitale :

Caritas International Belgique Gaza : une famine confirmée, des vies suspendues à un fil

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  • 21 326 consultations médicales ont été réalisées entre janvier et juin 2025, couvrant les maladies infectieuses, chroniques, les traumatismes et la santé maternelle.
  • 900 ménages ont reçu une aide financière d’urgence, permettant l’achat de nourriture, d’eau et de médicaments sur les marchés encore accessibles.
  • 76 personnes amputées ont été équipées de prothèses, malgré la rareté des matériaux et l’insécurité.
  • Des séances de soutien psychosocial continuent d’être organisées pour les enfants et leurs familles, afin d’atténuer les traumatismes.

Malgré les bombardements et les déplacements répétés, plus de 125 collaborateur·rices de Caritas Jérusalem restent actifs à Gaza, animés par une volonté inébranlable : sauver des vies.

« Ça suffit » : appel à l’action

Il y a quelques jours, la Belgique a annoncé des engagements importants : reconnaissance prochaine de l’État de Palestine, aide humanitaire consolidée, embargo sur les armes, sanctions contre les colons et interdiction des produits des colonies. Ces mesures reprennent des demandes portées depuis longtemps par les sociétés civiles belge et palestinienne.

Mais les promesses ne suffisent pas. Tant que le blocus tue, que les bombardements continuent et que la faim est utilisée comme arme de guerre, Caritas International rappellera à nos dirigeant·es que le temps des mesures en suspens est passé. La justice et l’humanité doivent enfin devenir réalité. « Pas un jour ne passe sans que nous pensions à nos collègues, qui risquent tout pour servir les autres. Quand le monde reconnaîtra-t-il le caractère sacré de la vie ? Ça suffit ! » déclare un travailleur chez Caritas Jérusalem.

Chaque don compte

À Gaza, les frontières restent fermées et l’aide humanitaire internationale est bloquée. Les largages par avion ne suffisent pas et sèment le chaos. Dans ce contexte, seules les organisations déjà présentes peuvent agir.
Nos équipes sont sur place. Avec votre don, elles peuvent aider. Chaque don compte.

  • 21 € > Du pain pour deux enfants pendant un mois
  • 40 € > De la nourriture et des langes pour un bébé pendant un mois
  • 122 € > De l’eau, du pain, de la viande et des légumes pour deux enfants pendant un mois

Faites un don en ligne ou un virement sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication « 5171 Palestine ». 

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