L’organisation des secours a été particulièrement complexe dans la région d’Idlib, hors de contrôle du gouvernement syrien. Caritas International, n’ayant pas d’accès de première ligne dans cette zone, a soutenu d’autres ONG locales.
Il y a deux mois, le 8 décembre 2024, les forces d’opposition (provenant précisément de cette région d’Idlib) ont finalement renversé le régime et mis fin à la dictature de la famille Assad au pouvoir depuis 1971.
Cette « nouvelle ère » est évidemment porteuse de nombreux espoirs pour l’avenir, mais dans l’immédiat nos partenaires locaux doivent surtout faire face à de nouveaux défis : quelle inclusivité du nouveau pouvoir (issu de la mouvance islamiste) vis-à-vis des minorités religieuses et des femmes ? Aujourd’hui, et demain. La période de transition est fort chaotique sur le plan administratif, les autorisations des ONGs nationales doivent être revues, les avoirs bancaires sont provisoirement gelés, le régime de sanctions n’est pas encore levé, des programmes d’aide sont interrompus ou sérieusement ralentis.
Simultanément, la décision des États-Unis de supprimer leurs aides extérieures frappe l’ensemble du système humanitaire, y compris là où les besoins sont pourtant criants. Cela affecte directement Catholic Relief Services (Caritas aux Etats-Unis), partenaire important de Caritas en Syrie, ainsi que les autres ONGs internationales et les agences de l’ONU dont le rôle est essentiel.
Plus de 90% de la population en Syrie survit sous le seuil de pauvreté. La région du nord-ouest en particulier a terriblement souffert. Avec le conflit armé qui s’y est éternisé, les séquelles des combats et du séisme encore impressionnantes, … les conditions restent très difficiles pour les organismes humanitaires nationaux comme étrangers.
Notre solidarité et notre vigilance restent indispensables, dans la durée, pour que la population syrienne retrouve enfin la paix et des conditions de vie dignes.