Éthiopie et Soudan du Sud : « Plutôt mourir du corona que crever de faim »

Caritas International Belgique Éthiopie et Soudan du Sud : « Plutôt mourir du corona que crever de faim »

Frank van Lierde/Cordaid - A Anja, un village à Jimma (Éthiopie), les producteurs de café se dirigent vers le marché. Les personnes malades préfèrent se rendre au marché plutôt qu’au centre de santé, pour ne pas se priver de leurs maigres revenus quotidiens (2020).

Frank van Lierde/Cordaid - A Anja, un village à Jimma (Éthiopie), les producteurs de café se dirigent vers le marché. Les personnes malades préfèrent se rendre au marché plutôt qu’au centre de santé, pour ne pas se priver de leurs maigres revenus quotidiens (2020).

26/06/2020

En Éthiopie comme dans de nombreux autres pays africains, et ici en Belgique, un coup d’œil à son ticket de caisse suffit pour s’en rendre compte : le prix des denrées alimentaires a explosé. Les mesures strictes de quarantaine sauvent des vies… mais elles pèsent aussi lourdement sur le quotidien des familles. La faim menace. Heureusement, l’espoir demeure, et Caritas est aux côtés des personnes les plus vulnérables.

« A Tigray, en Éthiopie, le confinement a entraîné une augmentation spectaculaire du prix des denrées alimentaires. Un poulet se vend aujourd’hui dix fois plus cher qu’avant la crise », s’inquiète notre collègue sur place, Dorry Hagos Ghebray. « Dans le sud du pays les récoltes ont déjà eu lieu, mais dans le nord, à Tigray, il faudra attendre jusqu’en septembre. Les convois qui acheminent de la nourriture depuis le sud vers le nord traversent les frontières provinciales et doivent respecter une période de quarantaine. Peu de chauffeurs sont prêts à s’y plier, ce qui occasionne de graves pénuries. » 

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Le prix de la nourriture explose

Le constat est identique au Soudan du Sud. Là, c’est la pénurie d’aliments qui a causé une augmentation des prix, rendant les denrées de base impayables pour de nombreuses familles. Un kilo de farine de maïs coûte actuellement jusque 350 livres soudanaises (2,45 €), contre 200 livres (1,40 €) il y a quelques semaines. Sur les principaux marché, le sorgho blanc se vend jusqu’à trois fois plus cher que les années précédentes.

Dans ces conditions, rester chez soi et donc se priver de revenus, n’est pas une option. Bashir James, coordinateur de l’aide urgence pour la Caritas des Pays-Bas (Cordaid) à Juba, la capitale du pays, explique : « La pauvreté et la faim sont telles que les gens ne peuvent pas se permettre de ne pas travailler, même pendant une journée. La plupart nous disent qu’ils préfèrent mourir du corona que crever de faim. »

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En Ouganda, on constate une augmentation de 30 % des prix sur les marchés. Dans les camps de d’Imvepi et de Bidi Bidi, qui accueillent avec le soutien de Caritas International des personnes réfugiées venues du Soudan du Sud, la population a été sévèrement touchée par le confinement. Un jour sans rien vendre ou sans travailler, signifie un jour sans manger. L’aide alimentaire de la part des organisations d’aide internationale a, elle aussi, diminué de 30%. La nourriture de base est devenue très chère et à cause de cela, les enfants ne reçoivent plus de repas à l’école.

Un besoin urgent de semences et d’outils

Le confinement a aussi compliqué le travail des agriculteurs et agricultrices, en empêchant la livraison des semences. A cause des règles de distanciation physique, les gens n’ont pas pu compenser la réduction de l’aide alimentaire en faisant des petits boulots par-ci, par-là. Parfois, à défaut d’alternatives, ils vendent leur marchandise aux passants pour pouvoir acheter à manger, mettant ainsi leur santé en danger. Ils n’ont pas le choix. C’est pourquoi Caritas International continue à sensibiliser la population aux risques liés au virus et à soutenir des projet d’agriculture durable, en Éthiopie et ailleurs.

Pour les aider à faire face à la pénurie de nourriture, nous voulons donner des semences et des outils à 2.400 familles vulnérables au Sud-Soudan et en Ouganda. Il n’y a pas de temps à perdre. Si elle est plantée maintenant, la première récolte aura lieu dans deux mois.

Combattez la faim avec nous, malgré le corona ! Soutenez nos actions via notre plateforme en ligne ou sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication « 3884 faim ».

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