L’histoire de Valentin

Caritas International – Valentin a bravé les obstacles, grands et petits, pour se reconstruire une vie au Cameroun. Il pose ici dans le café qu’il a ouvert.

13/10/2020

Valentin présente fièrement son nouveau bar, Le Baromètre.

Valentin avait 24 ans quand, en 2003, il a décidé de quitter son Cameroun natal pour s’installer en Europe. A l’époque, il travaillait dans un restaurant et avait le sentiment d’être dans une impasse. Après un parcours chaotique de 16 années qui l’a mené dans divers pays européens, il a pris la décision de retourner dans son pays d’origine, faute de perspectives d’avenir. Le soutien apporté par Fedasil et Caritas International pour sa réintégration, lui a permis de prendre un nouveau départ.

Son aventure européenne a démarré en France, où sa demande de protection internationale a cependant été rapidement refusée. Ne perdant pas courage, il est passé d’un pays à l’autre, tout en travaillant comme portier. Partout il a pu compter sur le soutien d’amis ou de sa famille, mais il ne s’est pas vraiment implanté nulle part. « J’ai ressenti le besoin de retourner au Cameroun et de sensibiliser les jeunes aux risques de voyager en Europe », témoigne Valentin.

Nous sommes obligés de jeter beaucoup de nourriture à cause des pannes d’électricité.

- Valentin Fon

Entre impatience et ambition

Valentin a introduit en Belgique sa demande de retour, avec un ambitieux plan en tête : de retour au Cameroun, il voulait ouvrir son propre bar. En plus de ses économies, il a reçu un budget de réintégration de la part de Fedasil pour mener à bien ce projet. Caritas International Belgique s’est chargée de l’accompagnement à la réintégration, en collaboration avec ses partenaires sur place.

Valentin était impatient de donner vie à son projet. Une fois le moment venu, l’impatience a fait place à une ambition sans limites. Quelques mois plus tard, avec un fier sourire, Valentin était en mesure de présenter son nouveau bar, « Le Baromètre ».

Des hauts et des bas

« On peut déjà y grignoter quelques trucs, mais à long terme je veux y adjoindre un véritable restaurant. Les pannes d’électricité récurrentes posent problème. Je suis obligé de jeter beaucoup d’aliments qui étaient congelés. Un investissement supplémentaire de Fedasil m’a donné un coup de pouce », explique Valentin.

Covid-19 menace également au Cameroun et l’avenir de Valentin devient de plus en plus incertain. Le Baromètre reste tout de même ouvert et ce, malgré la clientèle qui se fait de plus en plus rare. « Je remarque que les gens évitent les grands rassemblements pour le moment et il y a aussi des mesures de confinement local de temps en temps », explique Valentin. Ce n’est pas facile financièrement mais il continue. Chaque montant qui entre est un pas dans la bonne direction.

Il faudra encore un certain temps avant qu’il ne se sente complètement chez lui. Il a rarement des contacts avec sa famille et il ne se sent pas à l’aise vis-à-vis de la communauté locale. Après seize années mouvementées à l’étranger, rien d’étonnant à cela : il faut du temps pour se sentir à nouveau complètement chez soi.

Faites connaissance avec Aline et découvrez son bar en images :