Marwane, 49 ans, a risqué sa vie pour fuir la Syrie et arriver en Belgique dans l’espoir de pouvoir ensuite faire venir sa femme et ses deux fils. Caritas l’a accompagné dans le cadre de sa procédure de regroupement familial et le soutient aujourd’hui afin de faciliter sa transition vers une vie en autonomie en Belgique.
Rien qu’en repensant à cet instant précis, son visage s’illumine. Marwane n’oubliera jamais le moment où il a vu sa famille arriver à l’aéroport de Zaventem. « Je ne savais plus où j’étais. Tout autour de moi semblait disparaître », commente-t-il le sourire aux lèvres. Heureux.
Mon fils allait bientôt être majeur et obligé de rejoindre l’armée… Cette idée était insupportable
- Marwane
Fuir la Syrie
Marwane a fui Alep en 2015 en direction de la Turquie. Il y passera six mois. En février 2016, il traverse la Méditerranée sur une embarcation de fortune et rejoins la Grèce. En 15 jours, il atteint la Belgique. « A la fin, je n’avais plus d’argent, plus un sou, plus rien. Mais j’ai eu la chance de rencontrer des personnes très hospitalières. Quand je racontais d’où je venais, de nombreuses personnes étaient prêtes à m’aider. Le contraste avec la guerre – et le chacun pour soi que des années de violence engendrent – était énorme. »
Marwane, vulnérable en raison des traumas vécus, est accueilli dans un logement de Caritas à Anvers. Mais sa tête, elle, était restée en Syrie. Auprès de sa famille, de son fils de presque 18 ans. « Ma famille me manquait tellement… La procédure de regroupement familial a durée plus d’un an. J’ai souvent pensé retourner en Syrie afin de les retrouver. Mon fils allait bientôt être majeur et obligé de rejoindre l’armée… Cette idée était insupportable. »
Une écoute attentive
« J’ai beaucoup pleuré. Je devais être patient, me disait-on. Mais comment être patient alors que ceux que vous aimez vivent en zone de guerre ? Jasmijn, ma coache Caritas, m’a aidé. » Régulièrement, Jasmijn visitait Marwane pour le guider dans le cadre de sa procédure de regroupement familial, faciliter son quotidien en Belgique et, juste, être à l’écoute.
Aujourd’hui, la famille de Marwane habite en Belgique depuis presque 4 mois. « On suit tous des cours de langue. Mon fils aîné veut faire médecine l’année prochaine », raconte ce père, les yeux plein d’espoir. Leur avenir sera, en tout cas, plus prometteur que le quotidien atroce qu’ils ont laissé derrière eux. Mais s’intégrer dans un nouvel environnement reste un défi. Un défi qu’ils peuvent, aujourd’hui, relever ensemble.