CONTEXTE : insécurité alimentaire, changement climatique et mouvements de population
Kirundo est une des provinces les plus affectées par l’insécurité alimentaire sévère, avec 14,3% de la population touchée. Près de la moitié de la population est touchée par la pauvreté multidimensionnelle, ce qui signifie qu’elle n’a pas ou peu accès aux services de base (santé, éducation) et que ses besoins essentiels ne sont pas satisfaits. Après chaque nouveau choc, la moitié d’entre eux ont tendance à recourir à des stratégies de survie à court-terme (par exemple, en vendant leur bétail ou leur équipement), ce qui ne fait que les appauvrir encore plus. Leurs revenus proviennent principalement de l’agriculture, de l’artisanat local et du petit élevage. Lorsque leur réserve de nourriture est épuisée, entre deux récoltes, les possibilités de gagner un revenu supplémentaire sont rares.
La province de Kirundo fait aussi face à des catastrophes naturelles et anthropiques diverses (sécheresse récurrente, pluies diluviennes, inondations…). Une analyse de la vulnérabilité au changement climatique au Burundi montre que l’érosion des sols est une menace majeure dans cette province. De plus, la province a une faible capacité d’adaptation et cette vulnérabilité s’accroit encore avec l’augmentation de la densité de population. Kirundo est également une province sujette à la sécheresse. Bien que l’on s’attende généralement à ce que la disponibilité de l’eau augmente à l’avenir, Kirundo continuera d’être confrontée à des pénuries d’eau et à de graves sécheresses.
Entre septembre 2017 et novembre 2019, 80.000 réfugié-e-s burundais-e-s sont rentré-e-s dans leur pays avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), dont 6.900 se trouvent dans la province de Kirundo. Notons que les personnes rentrées par leurs propres moyens ne sont pas incluses dans ce chiffre. En outre, 5.100 Burundais-e-s fuient au sein de leur propre pays. Beaucoup de ces déplacements sont dus à des catastrophes naturelles[1].
Les trois principaux besoins des personnes rapatriées sont les articles ménagers, l’accès à la terre et le logement. Pour les retourné-e-s sans assistance de l’UNHCR, la situation est beaucoup plus précaire. La plupart du temps, ils et elles n’ont rien et sont complètement dépendant-e-s de l’aide humanitaire. La majorité des personnes déplacées reçoivent de l’aide de la communauté d’accueil locale, ce qui ajoute à la pression sur des ressources limitées et augmente la vulnérabilité de la population.
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RENFORCEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DANS LA RÉSILIENCE ENVIRONNEMENTALE
Réduire la vulnérabilité économique et sociale de 3.000 ménages – déplacés et retournés et de la communauté d’accueil – tout en renforçant la résilience environnementale des communautés de Busoni et Bugabira. Voici l’objectif global fixé et qui se décline en quatre axes d’action :
- Les besoins de base de 2.000 ménages déplacés et retournés sont couverts afin de soutenir leur réinsertion dans la dignité
Exemples d’activités : les ménages reçoivent de l’argent pour répondre à leurs besoins essentiels. Un centre d’accueil sera mis en place avec les paroisses, dans lequel un stock de nourriture et des produits de première nécessité sera disponible. Un budget est prévu pour une éventuelle intervention d’urgence.
- 3.000 ménages déplacés, retournés et des communautés d’accueil ont amélioré leur situation économique d’une façon durable
Exemples d’activités : création d’emplois non qualifiés de main d’œuvre dans le cadre de la restauration et de la protection de l’environnement (reboisement, production de paniers en pseudo-troncs de bananiers en remplacement du plastique, etc.), création d’un centre d’hébergement d’urgence. L’épargne salariale sera obligatoire afin de créer un capital de base pour les investissements des ménages. 150 groupes d’épargne recevront une formation et des conseils.
- La cohésion sociale et pacifique entre les personnes déplacées et les communautés d’accueil est renforcée (communauté totale de Busoni et Bugabira : 14.000 ménages).
Exemples d’activités : sensibilisation du gouvernement local et de la communauté à l’accueil des personnes déplacées et rapatriées. Organiser des réunions pour promouvoir la cohésion sociale et la médiation des conflits, offrir des conseils psychosociaux et juridiques aux personnes déplacées et rapatriées, en accordant une attention particulière aux plus vulnérables.
- Les capacités individuelles et communautaires de prévention et de gestion des risques de catastrophes sont durablement renforcées (communauté totale de Busoni et Bugabira : 14.000 ménages).
Exemples d’activités : formation des responsables communautaires à la réduction des risques de catastrophes, mise en place d’une procédure d’alerte, élaboration d’un plan de réduction des risques collinaires. Protection de l’environnement (par exemple, reboisement, création de groupes de gestion forestière, sensibilisation de l’administration et de la population aux risques environnementaux). Promotion et soutien des pratiques qui augmentent la résilience au changement climatique : foyers améliorés, construction de terrasses, plantation au niveau des ménages d’arbres répondant à différents besoins (fruits, bois pour les foyers), utilisation de plantes résistantes à la sécheresse et/ou aux fortes pluies, fourniture de pratiques biologiques pour lutter contre les parasites, promotion de la couverture du sol.
Avec le soutien de la Coopération belge au développement – DGD