Contexte : violences, pauvreté et faim
Le groupe terroriste islamique Boko Haram sévit depuis 2009 dans les régions du nord du Nigeria. Les violences qu’il provoque s’étendent petit à petit aux pays autour du lac Tchad. Les réfugié-e-s arrivé-e-s en masse du Nigeria en ont été les premières victimes, suivies aujourd’hui par les populations des régions frontalières elles-mêmes, qui subissent enlèvements et attentats suicides. Le premier afflux de personnes réfugiées au Niger a débuté en 2014. Fin 2020, le HCR recensait 126.543 personnes réfugiées dans la région frontalière de Diffa, 102.726 Nigériens et Nigériennes en fuite dans leur propre région et 34.324 revenu-e-s du Nigeria voisin.
L’insécurité rend le travail difficile, voire impossible. Agriculteurs/rices, commerçant-e-s et travailleurs/euses journaliers voient leurs revenus diminuer ; les personnes déplacées ne trouvent pas de travail. A cette crise sécuritaire se sont ajoutées, en octobre 2019, de graves inondations faisant suite à une période de sécheresse. A Diffa, 8.000 ménages (environ 45.000 personnes) ont été impactés par le débordement du fleuve Komadougou : dégâts dans les habitations, perte des récoltes (principalement du riz et des poivrons).
La fermeture de la frontière avec le Nigeria a encore aggravé la situation, en compliquant l’approvisionnement des marchés et en perturbant fortement les activités d’élevage. Faute de fourrage pour leurs animaux, les éleveurs et éleveuses sont réduits à les vendre, mais les prix obtenus sont très faibles en raison de l’offre trop abondante. De très nombreuses personnes, tant parmi la population réfugiée que parmi la population locale, mènent ainsi une lutte quotidienne contre la pauvreté et la faim.
Objectif : Aide d'urgence et résilience
Le soutien que nous apportons aux personnes les plus vulnérables, à la fois parmi les communautés d’accueil et les personnes déplacées, repose sur trois piliers :
- Assistance humanitaire pour répondre aux besoins de base : aide alimentaire, argent liquide pour acheter des produits de première nécessité, distribution de kits WASH et d’articles ménagers.
- Soutien à la génération de revenus : aide à la création de petites entreprises, formation, accès au micro-crédit ; alternatives pour les groupements de femmes et les jeunes qui tirent leurs revenus de la vente de bois de chauffage ; promotion de l’agroécologie durable.
- Cohésion sociale et protection : élaboration de procédures de dépôt de plaintes en collaboration avec les communautés concernées ; formation du personnel des projets à l’intégrité et rédaction de directives éthiques en cas de problèmes ; sensibilisation des personnes rapatriées pour promouvoir la cohésion sociale ; protection des personnes ayant des besoins spécifiques (enfants, femmes seules, personnes handicapées, mineurs non accompagnés, etc.) à travers le dialogue, l’indemnisation de tuteurs/rices et la génération de revenus.
Public cible : familles, ménages, femmes et jeunes
Au total, nous estimons pouvoir soutenir 2.800 familles dans la couverture de leurs besoins primaires (distribution CASH, kits WASH, articlés ménagers, etc), ainsi que 900 ménages particulièrement vulnérables pendant la période de soudure. Les principales personnes qui seront touchées par les activités de relance économique (entrepreneuriat, formation agroécologie) sont les vulnérables et plus particulièrement les femmes qui sont souvent les piliers dans la gestion du ménage. 500 jeunes seront également formés et sensibilisés sur les questions de la cohésion sociale et de la paix pour porter ces messages dans leurs communautés.
Avec le soutien de la Coopération belge au développement – DGD