« Je peux facilement me mettre à la place d’une personne, arrivée seule ou en famille, et imaginer les difficultés, les peurs, les craintes, les angoisses ressenties pour affronter les besoins au quotidien : faire ses courses ou démarches administratives, se déplacer en transports en commun, apporter des soins aux enfants, etc. Toutes ces activités nécessitent des contacts… sans comprendre ni parler la langue locale. Oui, je n’ai aucune peine à m’imaginer dans cette situation et à penser que ce serait juste impossible à gérer seule. »
Apprendre les indispensables pour vivre de mieux en mieux
« Bien sûr, il y a les services d’accueil qui prennent en charge les besoins essentiels mais il y a de la place pour d’autres types de soutien, d’aide, d’intervention, de présence. Apprendre la langue du pays, comprendre les formalités administratives, apprendre les codes qui permettront de survivre pour, petit à petit, vivre de mieux en mieux. Adulte ou pas, ce sont les priorités et cela prend du temps.
Pour les jeunes, l’école est un passage obligé, souvent contraignant, malgré un accueil différencié et très engagé des enseignants. Mais ce n’est pas facile de réussir quand on ne maitrise pas la langue. Alors toute aide est un bonus et c’est tellement facile de le donner ! Les tables de multiplication, les fractions, l’orthographe, les poids, les mesures, les latitudes et même les polygones, autant d’obstacles facilement surmontables avec de la patience, de l’écoute, de l’humour et toujours du respect et des encouragements.
Accorder le droit d’échouer, exiger la persévérance, susciter les questionnements, (re-)donner confiance en soi, motiver. Avec cela, les résultats finissent toujours par arriver, pour la plus grande fierté de chacun. »
Faire connaissance
« Être là pour répondre à leurs questions, pas pour en poser. Leur parcours, leur histoire, ce qu’ils ont vécu avant, je ne demande rien. S’ils ont envie d’en parler, cela viendra en son temps. Par contre, à moi de parler, de dire qui je suis, quelles sont mes envies, ce que j’aime et n’aime pas, pourquoi je fais ce que je fais.
Se retrouver égaux en tant qu’êtres humains, dignes de confiance et de respect. Créer une oasis de tranquillité dans un cadre bienveillant, non intrusif. Apprendre à se connaitre. C’est le point de départ. Le reste suit. Le lien, la relation intergénérationnelle avec les plus jeunes, ce rôle de grand-parent qui a appris la patience, la chaleur du cœur, les sourires, la bienveillance, c’est cela que je viens donner. »
Découvertes de modes de vies différents
« En échange, je reçois la découverte de modes de vie différents, de modes de pensée différents, une ouverture sur le monde, la nécessité de prendre du recul par rapport à certaines certitudes, un enrichissement culturel, des moments de complicité, de grandes joies devant un sourire traversé de larmes d’émotion ou devant un sourire de réussite après plusieurs échecs suivis de gros efforts récompensés.
Parce que ce sont des vies qui se déroulent sous nos yeux, des destins qui pourraient être les nôtres.
La relation qui naît de cette aide passagère pourra durer au-delà de cette aide ou pas. La relation deviendra ce que chacun, ensemble, en fera. »
Vous aussi, devenez volontaire
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