La coalition Move dénonce la souffrance humaine dans les centres de détention

Caritas International Belgique La coalition Move dénonce la souffrance humaine dans les centres de détention

Certaines personnes restent toute une année en détention - © Isabel Corthier / Caritas International

Certaines personnes restent toute une année en détention - © Isabel Corthier / Caritas International

18/07/2023

En Belgique, la détention de personnes migrantes est autorisée depuis 35 ans. Une triste réalité sur laquelle la coalition Move souhaite attirer l’attention avec sa campagne #StopDétention. Créée en janvier 2021 à l’initiative conjointe de Caritas International, du CIRÉ, du Jesuit Refugee Service Belgium et de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, cette coalition s’oppose à la détention des migrant-e-s.

Le centre de détention de Merksplas existe  depuis 30 ans. En septembre prochain, nous commémorerons les 25 ans de la mort tragique et choquante de Semira Adamu, violemment expulsée de notre pays en 1998. Depuis 15 ans, des familles sont placées dans des « maisons de retour » (des centres de détention administrative pour les familles). 2023 est une année d’anniversaires mais il n’y a guère de raison de se réjouir.  Que se passe-t-il derrière les hautes clôtures et les barbelés des centres de détention de Merksplas, Steenokkerzeel, Bruges, Holsbeek et Vottem ? Qui sont les 6.000 à 8.000 personnes qui y sont détenues chaque année ?

Les médias évoquent parfois sans nuances les « clandestins » enfermés dans les centres de détention. Mais saviez-vous que des personnes en demande d’asile sont elles aussi régulièrement détenues dans nos aéroports ?

On entend souvent parler de « retour rapide ». Mais saviez-vous que certaines personnes restent en détention pendant une année entière ? Que d’autres ne peuvent tout simplement pas être expulsées, et qu’elles sont pourtant détenues à plusieurs reprises ? Que de nombreuses personnes sont renvoyées à la rue après des mois de détention ?

On lit aussi beaucoup sur la « politique d’asile humaine ». Mais saviez-vous que des personnes sont privées de leur liberté avant même l’intervention d’un juge ? Qu’elles ne savent pas combien de temps elles seront détenues ? Que la dépression, les tentatives de suicide et les grèves de la faim ne sont pas des exceptions dans les centres de détention ?

Il est toujours question de « transparence ». Mais saviez-vous que les journalistes et les expert-e-s ne sont pas les bienvenu-e-s dans ces centres ? Que la Belgique refuse encore aujourd’hui de se doter d’un mécanisme national de prévention contre la torture, comme l’exigent les Nations Unies ?

Saviez-vous que le centre délabré de Bruges est installé dans l’ancienne prison pour femmes, où l’on dort aujourd’hui à 20 par chambre ? Que Holsbeek, où seules les femmes sont enfermées, est un ancien hôtel bon marché ? Qu’à Merksplas, jusqu’à 146 personnes sont enfermées dans les anciens bâtiments de l’ancienne colonie pénitentiaire pour vagabonds ?

Il y a beaucoup de choses que l’on ne sait pas sur les centres de détention administrative. Mais les visiteurs et les visiteuses de la coalition Move, eux, le savent. Chaque semaine, ces personnes accréditées se rendent dans les six centres de détention de notre pays afin de se rendre compte de ce qui ne va pas.

#STOPDETENTION - Découvrez la vidéo de la coalition Move

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