Caritas International par région
Caritas International en Belgique
Le tri sélectif, comment ça marche ? Sevan, coach d’intégration, en pleine démonstration avec des boîtes de conserves, emballages et bouteilles en plastique vides apportés pour l’occasion.. - © Isabel Corthier
Le tri sélectif, comment ça marche ? Sevan, coach d’intégration, en pleine démonstration avec des boîtes de conserves, emballages et bouteilles en plastique vides apportés pour l’occasion.. - © Isabel Corthier
Aujourd’hui, les trois frères et sœur vont à l’école, ont des ami-e-s et mènent une existence paisible. Mais les traumatismes vécus par Taherjan, Zubair et Rona en Afghanistan ont laissé de profondes traces. L’équipe TVU de Caritas International à Anvers les accompagne.
« Entrez », sourit Taherjan (16 ans) en ouvrant la porte de sa maison. D’un geste adroit, il jette son sac à dos dans le couloir. Il revient tout juste de l’école, à quelques kilomètres de là. Il s’y rend en tram. « L’école, c’est génial », affirme-t-il. « Nous avons beaucoup d’amis. Notre vie est calme ici, sans stress. Mes sœurs et ma mère, surtout, ont une vie meilleure en Belgique. En Afghanistan, elles n’avaient pas le droit d’aller à l’école ou de faire du sport. Ici, c’est possible. »
Mes sœurs et ma mère, surtout, ont une vie meilleure en Belgique. En Afghanistan, elles n’avaient pas le droit d’aller à l’école ou de faire du sport. Ici, c’est possible.
Taherjan
Depuis quelques mois, Taherjan habite avec sa mère Nafas (36 ans), son frère Zubair (14) et ses sœurs Rona (12) et Homa (1,5) dans une maison avec jardin du district de Deurne, à Anvers. Ils et elles ont fui l’Afghanistan après que le père des enfants y ait trouvé la mort. Nafas était enceinte de Homa.
Encore profondément traumatisée, la famille a reçu une réponse positive à sa demande de protection internationale et peut donc se construire une nouvelle vie en Belgique. Du fait de sa situation particulièrement vulnérable – Nafas est analphabète et doit s’occuper seule de ses quatre enfants mineurs –, elle bénéficie de l’accompagnement de Sifa et Sevan, deux collègues de l’équipe TVU de Caritas International à Anvers.
TVU est le diminutif de « Transition vulnérables », un projet de Caritas. Fedasil, l’instance responsable de l’accueil des demandeurs/euses de protection internationale en Belgique, identifie qui remplit les conditions pour intégrer le projet. Les personnes sélectionnées bénéficient alors durant 3 mois d’un accompagnement dans leur transition vers l’autonomie : un logement temporaire, une aide médicale, sociale et juridique ainsi qu’un soutien dans la recherche d’un logement permanent.
Taherjan, Zubair et Rona fréquentent l’école – seule la petite Homa est encore trop jeune pour y aller. Malgré l’épidémie de Covid-19 qui l’a longtemps tenu éloigné des salles de classe, Taherjan parle déjà bien le néerlandais. Etant l’aîné, il assume le rôle du père au sein de sa famille… avec toutes les responsabilités et les tracas que cela implique. « Nous ne pouvons pas rester longtemps dans cette maison. Je dois chercher un autre logement, mais je ne sais pas comment. Je dois aller à l’école ». Sifa le rassure : « Ne t’inquiète, nous allons t’aider ». Taherjan poursuit : « Je trouve que ma maman devrait elle aussi aller à l’école, cela lui ferait de bien ». Une autre mission en vue pour l’équipe de TVU.
Comment ça fonctionne, un thermostat? © Isabel Corthier
Mais chaque chose en son temps. Avant de pouvoir apprendre à lire, à écrire et suivre des cours de néerlandais, la maman doit d’abord se familiariser avec la vie en Belgique. Faire les courses, se repérer dans la ville, utiliser les transports en commun, prendre rendez-vous chez le médecin… « Nous aidons la famille dans tous ces aspects », raconte Sifa. Et comment régler le thermostat pour le chauffage ? Sevan donne les explications nécessaires. « Ne laissez pas la fenêtre trop longtemps ouverte, car les prix de l’énergie explosent », précise-t-elle. Comment fonctionne le tri sélectif ? Ici aussi, Sevan et Sifa assurent les explications, avec des boîtes de conserves, emballages et bouteilles en plastique vides apportés pour l’occasion.
La vie en Belgique est parfois bien compliquée ! Sifa nous le confirme : « En plus, il faut des documents et des papiers pour tout. Je dis toujours aux personnes que nous accompagnons que les papiers sont très importants, ici. Tu as reçu un courrier ? Pas d’inquiétudes, nous allons assurer le suivi avec toi. Tu dois compléter un document ? Nous le ferons ensemble, étape par étape. C’est toi qui tient le volant, nous sommes tes copilotes. Jusqu’à ce que tu sois prêt-e à conduire tout-e seul-e. »
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