Les étapes vers la vie en autonomie pour une personne atteinte de cécité

Caritas International Belgique Les étapes vers la vie en autonomie pour une personne atteinte de cécité

Aleksandr est aveugle et ne parle que le russe. Comme un-e interprète n'est pas toujours disponible, les assistant-e-s sociaux/ales se débrouillent avec Google Translate. - Isabel Corthier

Aleksandr est aveugle et ne parle que le russe. Comme un-e interprète n'est pas toujours disponible, les assistant-e-s sociaux/ales se débrouillent avec Google Translate. - Isabel Corthier

18/10/2022

« Travailler, comme tout le monde », répond Aleksandr avec assurance lorsque nous lui demandons quels sont ses projets d’avenir. « Quelque chose dans l’administration, ou avec les ordinateurs. » Atteint de cécité, l’avenir est loin d’être une évidence pour Aleksandr. Une chose sûre : pour y arriver, il peut compter sur l’accompagnement de l’équipe de Caritas à Anvers.

Communiquer avec des personnes du monde entier demande une certaine créativité. Les assistant-e-s sociaux/ales de Caritas International en font l’expérience au quotidien, surtout quand leurs interlocuteurs/rices ne comprennent ni le français, ni l’anglais. Un-e interprète n’est pas toujours disponible. Et dans certains cas, comme celui d’Aleksandr, impossible de se faire comprendre par des gestes : cet homme de 52 ans est aveugle et ne parle que le russe. « Nous avons toujours besoin d’un interprète, que nous devons contacter à l’avance. Nous devons donc bien planifier nos visites chez lui », explique Belinda. « Quand on n’y parvient pas, nous devons alors nous contenter de Google Translate sur notre smartphone. On se débrouille comme on peut ».

Ma vision s'est progressivement détériorée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. J'avais 17 ans et nous vivions avec notre famille à quelques kilomètres de la centrale.

Aleksandr

Catastrophe nucléaire de Tchernobyl

« J’ai dû fuir la Russie parce que j’étais menacé par le gouvernement », raconte Aleksandr. « Je n’ai pas toujours été aveugle. Ma vision s’est progressivement détériorée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. J’avais 17 ans et nous vivions avec notre famille à quelques kilomètres de la centrale ».

Des soucis médicaux

Aleksandr est encadré par l’équipe de Caritas à Anvers. Cette structure est spécifiquement destinée aux personnes réfugiées qui ont demandé une protection internationale (asile) et qui ont besoin de soins médicaux. Cela concerne des personnes ayant des problèmes médicaux et/ou psychologiques, mais qui peuvent vivre de manière autonome avec un accompagnement adapté. Fedasil, qui se charge en Belgique de l’accueil des personnes qui demandent une protection internationale, sélectionne ceux et celles qui seront accueillis à Anvers. Pour eux, Caritas loue 15 appartements à Anvers et dans les environs de la ville. Tant que leur procédure est en cours, ces familles et personnes seules y séjournent.

Caritas International Belgique Les étapes vers la vie en autonomie pour une personne atteinte de cécité

Bien que la communication soit parfois compliquée, un réel lien s’est créé entre Belinda et Alexandr. ©Isabel Corthier

Le chemin vers le supermarché

Les assistant-e-s sociaux/ales de l’équipe d’Anvers guident leurs client-e-s dans toutes les étapes nécessaires à la construction d’une vie indépendante. Et cela implique beaucoup de choses. « Nous offrons une aide pratique, par exemple en indiquant le chemin du supermarché et le bon arrêt de tram », explique Katrien, assistante sociale. « Mais nous les accompagnons aussi chez les médecins s’ils le souhaitent. Nous aidons également à suivre la procédure de protection internationale », ajoute sa collègue Belinda. « Nous identifions un-e avocat-e et nous allons ensemble aux rendez-vous ». La composante sociale est également importante. « Les personnes qui le souhaitent et qui disposent de l’espace mental nécessaire peuvent suivre des cours de néerlandais. Nous cherchons ensemble des occupations qui leur conviennent et nous organisons l’inscription des enfants à l’école. »

 

Un aveugle indépendant

Tout cela n’est pas évident pour Aleksandr. C’est pourquoi il se rend désormais au Markgrave à Anvers, un centre de formation pour personnes aveugles et malvoyantes. Il y apprend à cuisiner, à faire seul le trajet depuis chez lui jusqu’à l’école, le magasin ou le médecin. Il reçoit des cours de néerlandais et de français et apprend aussi à utiliser un ordinateur. « Tout pour devenir une personne aveugle indépendante », explique Belinda. Avec un objectif : réaliser son rêve de « travailler, comme tout le monde ».

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