Sulawesi, Indonésie : « Ma fille a trop peur pour rentrer »

Caritas International Belgique Sulawesi, Indonésie : « Ma fille a trop peur pour rentrer »

Maria Josephine Wijiastuti/CRS

Maria Josephine Wijiastuti/CRS

06/02/2019

Trois mois après les tremblements, Caritas aide encore et toujours les victimes et personnes déplacées sur l’île de Sulawesi. Leurs besoins restent importants : nourriture, hygiène, accès à l’eau potable et reconstruction des habitations sont au cœur du soutien apporté.

Nining s’apprêtait à commencer son travail dans une culture d’épinards lorsque son île, Sulawesi, s’est mise à trembler. Ce fameux 28 septembre, les secousses atteindront une magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter. « La maison près du champ s’est effondrée », raconte Nining. « La terre a tremblé très fort : je n’arrivais plus à me tenir debout. »

« Immédiatement, j’ai pensé aux enfants », continue Nining. « J’ai laissé mon scooter le long de la route et ai couru jusqu’à la maison. Conduire le scooter aurait été trop dangereux. »

Un campement de fortune

Les différents tremblements de terre ont dévasté la région de Nining en déversant des torrents de boue sur les champs agraires, les maisons, les routes… Le tremblement a même généré un tsunami qui a coûté la vie à 2.096 personnes et blessé plus de 10.000 autres.

Nining fut parmi les plus chanceux : malgré les dégâts matériels très importants, son mari Yulius (30 ans) et sa belle-mère a pu emmener leurs enfants, Tiwi (7) et Tiara (3), en lieux sûrs, près d’un champ sur les hauteurs.

« Dix familles s’y sont regroupées », ajoute Nining. « Nous avions faim parce que personne n’avait diné. Des voisins nous ont aidés le premier soir et ont partagé leurs bananes avec nous. » Ce champ est devenu leur refuge et s’est, petit à petit, transformé en camps ad hoc. « Après quelques jours, nous sommes retournés dans nos maisons pour chercher de la nourriture. Nous avons trouvé des nouilles et du riz que nous avons partagés avec les autres familles », raconte encore Nining. « Une semaine plus tard, la première distribution de nourriture nous est parvenue. »

Les souffrances continuent

Malgré l’aide d’urgence apportée, près de 2 millions de survivant souffrent toujours des conséquences des tremblements dévastateurs. Plus de 87.000 personnes vivent dans des centres d’évacuation ou dans des campements informels, comme Nining dont l’un des enfants est trop traumatisé pour rentrer. « Je veux rentrer mais, notre fille, Tiara a trop peur. Lorsque nous avons été voir notre maison, elle dit toujours qu’elle veut rentrer à la maison sur la colline », commente Nining. Quant à son mari, Yulius, il est à présent le seul à pouvoir encore travailler : « Mon mari est agriculteur. Quelques-uns de ses cochons ont survécus… Il peut donc encore travailler un peu. »

Que fait Caritas ?

Grâce à l’aide d’urgence apportée aussi rapidement que possible par la Caritas locale, avec le soutien du réseau Caritas et de Caritas International Belgique, Nining a reçu des biens de premières nécessités : une moustiquaire, une jerrycan, une bêche, un kit d’hygiène avec du savon, du détergent, des brosses à dents, du dentifrice, etc.

Caritas continuera à assister 4.500 familles (18.000 personnes) dans les 8 mois à venir en distribuant des kits d’hygiène et du cash afin de permettre aux familles de subvenir elles-mêmes à leurs besoins primordiaux. Caritas apporte également un soutien psycho-social aux plus vulnérables.

« Je passe tout mon temps à m’occuper des enfants. Je veux juste qu’ils soient en bonne santé », nous confie encore Nining. « L’autre jour, je suis passée près du champ où je travaillais avant le tremblement. De nombreuses mauvaises herbes poussaient autours des plantes mais mon employeur ne m’a pas encore contactée. Mon scooter était toujours là aussi. »

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