Caritas Arua et Caritas International Belgique, avec le soutien du gouvernement belge1, ont distribué 12.000 poulets à 3.000 personnes dans les camps de Bidi Bidi et d’Imvepi. Dans les mois à venir, ils prévoient également d’atteindre 800 personnes supplémentaires.
Le défi ? Produire un revenu
« Avant de recevoir les poules et le coq, ma famille mangeait des œufs seulement une fois par mois, mais maintenant c’est chaque semaine », explique Jospeh Moro. « Il n’y a pas d’argent pour acheter des oeufs. Personne ne nous avait donné des poulets avant ». L’homme de 61 ans qui a fui l’Etat de Yei River est arrivé dans la zone 3 du camp de Bidi Bidi en mai 2017 après un voyage d’une semaine.
Pour lui et sa famille, l’un des plus grands défis était de générer des revenus. Maintenant qu’il élève quatre poulets (1 coq, 3 poules), il a hâte de vendre les oeufs que sa famille ne mange pas.
1 coq, 3 poules : un revenu stable
3.000 personnes ont reçu un coq de deux mois, trois poules ainsi que 4 kg de nourriture pour poulets afin de les aider à démarrer l’élevage.
Les personnes bénéficiant de ce soutien sont sélectionnées selon des critères de vulnérabilité. Il s’agit de personnes âgées, de femmes enceintes, de personnes avec un handicap et/ou de femmes à risque.
Caritas a sélectionné la race de poulet « Kroiler » venue d’Inde. Et ce pour deux raisons : sa capacité à s’adapter aux climats rigoureux tels que ceux des camps de réfugiés du nord de l’Ouganda. Et sa capacité potentielle de ponte qui est significativement plus élevée que n’importe quelle race locale.
Pour les bénéficiaires, ce projet est une chance : une source de revenu qui change la vie dans le camp. En effet, les réfugiés en Ouganda ont très peu d’opportunités de gagner leur vie autrement que par des travaux manuels et la vente de rations alimentaires qu’ils utilisent pour acheter des articles de base tels que du savon, du sucre ou des vêtements. Les poulets peuvent ainsi fournir une source de revenus fiable et, avec un investissement supplémentaire, la possibilité de démarrer et de développer une entreprise.
Epargner pour un autre poulet
Esther Tabu, 62 ans, elle aussi originaire de l’Etat de Yei River, prend soin de ses quatre nièces et neveux depuis le mois d’août 2017. Ils ont atteint la zone 3 de Bidi Bidi après un voyage de cinq jours à pied jusqu’à la frontière.
« Nous sommes arrivés sans rien : juste une couverture et deux casseroles pour cuisiner. », relate Esther Tabu, 62 ans. Elle aussi originaire de l’Etat de Yei River, prend soin de ses quatre nièces et neveux depuis le mois d’août 2017. Ils ont atteint la zone 3 de Bidi Bidi après un voyage de cinq jours à pied jusqu’à la frontière.
Dans le passé, Caritas fournissait des graines à sa famille et elle pense que maintenant elle pourra ajouter des œufs au régime alimentaire des enfants. « Mais ce qui me rend vraiment heureuse, c’est la capacité de vendre les oeufs. Je vais vendre des oeufs jusqu’à ce que je puisse épargner assez pour acheter un autre poulet ».
Avec les enfants à nourrir, Esther envisage d’utiliser les poulets pour fonder sa petite entreprise. « Il y a beaucoup d’enfants à la maison, tout ce que nous mangeons est le posho (porridge de maïs) et les haricots. Nous avons besoin d’argent pour d’autres aliments. »
Avec le kit de quatre poulets, Esther pourra désormais investir dans une activité génératrice de revenus qui, à terme, se traduira par une alimentation de plus en plus diversifiée pour sa famille.