Travailler ensemble pour mieux accompagner
En temps normal, « il y a d’un côté les assistant-e-s sociaux/ales travaillant pour des structures de première ligne, qui n’ont de contact avec les avocat-e-s que par email ou par téléphone », raconte Susana Parraga. « Et de l’autre, des avocat-e-s exerçant en solo au sein de cabinets. » Une matinée par semaine, Susana Parraga et Jasmijn Helsen, assistantes sociales au service social CAP Brabantia – Antenne Caritas International sont présentes à tour de rôle à Casa legal pour y rencontrer les personnes qui en font la demande. Les fondatrices de Casa legal ont voulu créer des ponts entre les deux univers et ont imaginé un modèle basé sur la collaboration et la complémentarité.
Instaurer une relation de confiance
« On rencontre régulièrement des gens qui ont vécu des traumatismes très forts » explique Clémentine Ebert, co-fondatrice de Casa legal. De nombreuses personnes qui passent la porte ont vécu des violences, notamment psychologiques, lors de leur parcours d’exil. « Il faut établir une relation de confiance avec elles, pour qu’elles parviennent à mettre des mots sur leurs histoires souvent traumatiques. Nous les aidons à structurer leur récit, et si nous en identifions le besoin, les orientons vers une prise en charge psychologique. » témoigne Jasmijn.
« Le temps psychologique n’est pas le même que le temps de la procédure » complète Clémentine. « Parfois, le jour où on lui demandera de raconter toute son histoire, la personne ne sera pas prête. C’est pour cela que travailler ensemble est absolument essentiel dans l’accompagnement de ces personnes. » Susana confirme : « Il s’agit de raconter beaucoup d’aspects de leur vie privée. Ça peut réveiller de grandes émotions. »
Donner à chacun-e les moyens de faire valoir ses droits
« Nous voulons donner aux personnes le pouvoir de se servir de leurs droits, de savoir comment les mobiliser » explique Clémentine. Susana raconte : « Une fois, une très jeune maman s’est présentée. Elle était en situation irrégulière en Belgique et elle avait eu un enfant avec un homme qui avait un titre de séjour. Leur enfant avait aussi les papiers. » « Cette dame avait été maltraitée par le père de l’enfant, qui lui disait qu’elle n’avait aucun droit. Les avocat-e-s de Casa legal lui ont expliqué que, même si elle n’avait pas de titre de séjour, en tant que maman, elle avait des droits par rapport à son enfant. »
>>Découvrez l’aide aux migrant-e-s du service social de CAP Brabantia – Antenne Caritas International
Un service accessible à tous et toutes
Beaucoup de personnes qui se présentent à la porte de Casa legal sont dans une situation de grande vulnérabilité et cela s’est aggravé depuis la crise du Covid-19. « Beaucoup ont perdu leur emploi et n’ont pas ou peu de revenus. Il y a aussi une précarisation au niveau de la santé mentale » témoigne Susana. Casa legal se veut accessible à tout le monde. « Nous intervenons gratuitement quand les personnes ont droit à l’aide juridique et nous adaptons nos honoraires aux revenus de nos client-e-s. »
Plus d’informations ?
Découvrez également l’émission sur RCF consacrée au projet : Casa Legal : à la croisée du droit et du social.
Actuellement, Casa legal n’a pas la possibilité de prendre en charge toutes les demandes qui lui sont adressées, mais l’équipe pourra certainement vous réorienter vers une association ou institution qui pourra vous répondre. Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.casalegal.be