Nous pratiquons l’approche « nexus », qui consiste à combiner ces différents aspects (nexus = connexion de plusieurs éléments). C’est possible en autres grâce à notre réseau international et aux structures Caritas présentes avant, pendant et après les crises dans les régions concernées. Rares sont les pays dans lesquels Caritas n’est pas représentée. Au niveau local et national, notre réseau s’étend des paroisses aux diocèses. Au niveau international, le réseau Caritas regroupe 162 organisations, actives ensemble à travers 200 pays et régions.
7 questions/réponses pour tout comprendre sur l’urgence, le développement et l’action de Caritas.
Qu’est-ce que l’aide d’urgence ?
Appelée aussi aide humanitaire ou aide en situation de crises, l’aide d’urgence a pour objectif de sauver des vies humaines, de prévenir ou soulager les souffrances et de préserver la dignité des personnes touchées par des crises exceptionnelles : inondations, famines, tremblements de terre ou encore attentats. L’aide d’urgence s’adresse également aux victimes de crises de longue durée ou de guerres. C’est le cas par exemple des personnes déplacées dans l’est de la RD Congo ou des personnes syriennes réfugiées au Liban.
Comment Caritas organise-t-elle l’aide d’urgence ?
Jean-Yves Terlinden, coordinateur de l’aide d’urgence, explique : « Lorsqu’une crise se produit, c’est le centre de coordination du réseau international Caritas, basé à Rome, qui reçoit, valide et partage les informations concernant les besoins des populations affectées. La Caritas du pays concerné élabore ensuite un plan d’intervention et les membres du réseau se coordonnent pour le mettre en œuvre. Ce plan comporte en général plusieurs phases : une aide d’urgence à court terme, puis un soutien à la reconstruction à moyen et à long terme. »
Avec Caritas Brésil et Caritas Suisse et grâce au soutien de l’Union européenne, Caritas International soutient les victimes des inondations dans l’Etat de Bahia, au Brésil : nous leur fournissons des kits d’hygiène et de nettoyage, de l’argent et des abris. – Caritas Bresil
« Caritas International décide de manière autonome si elle s’implique ou non dans le projet, et sous quelle forme : en apportant des moyens financiers, du matériel de secours et/ou du personnel de renfort. En pratique, il s’agit souvent de fournir un abri aux personnes qui ont perdu leur maison, des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau potable et des installations sanitaires, ainsi qu’une protection pour les personnes les plus vulnérables. »
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Qu’est-ce que la coopération au développement ?
L’aide d’urgence s’organise pour répondre à des besoins urgents.
La coopération au développement, elle, s’attaque aux causes sous-jacentes de la pauvreté et des crises, sur le moyen et sur le long terme.
A travers ses programmes de soutien au développement structurel, Caritas International s’efforce d’améliorer durablement les conditions de vie des populations les plus vulnérables et les plus marginalisées. Dans les deux cas, nous collaborons avec des réseaux et des acteurs aux niveaux local, national et international.
Nos programmes structurels se concentrent sur quatre défis principaux : les inégalités croissantes, le changement climatique, les évolutions démographiques, la migration et l’urbanisation.
L’aide d’urgence et la coopération au développement sont-elles liées ?
Jean-Yves : « L’aide d’urgence et la coopération au développement ne sont pas deux activités complètement indépendantes. Au contraire, l’une ne va pas sans l’autre. Lorsque nous apportons de l’aide pendant une crise et durant la phase de reconstruction, nous réfléchissons déjà à plus long terme. En Ouganda par exemple, nous soutenons les personnes réfugiées depuis l’est de la RD Congo en leur fournissant une aide alimentaire, mais pas seulement : les jeunes ont la possibilité de suivre une formation qui leur permettra plus tard de subvenir eux-mêmes à leurs besoins.
De la même manière, nos programmes de développement comportent un volet dédié à la prévention des risques de catastrophe dans les zones dangereuses (disaster risk reduction). C’est ainsi qu’à Kirundo, au Burundi, nous anticipons le risque d’avoir de mauvaises récoltes à cause du manque d’eau : nous encourageons l’utilisation d’espèces résistantes à la sécheresse, nous promouvons les techniques de paillage du sol, nous luttons contre la déforestation et nous reboisons les collines pour que le sol absorbe mieux l’eau. »
La pauvreté augmente considérablement les risques de catastrophe, tout en réduisant sensiblement les opportunités pour s’en sortir ensuite. Les personnes en situation de pauvreté n’ont pas d’économies. Si elles doivent acheter de la nourriture car la récolte n’a pas été bonne, elles n’ont pas d’autre choix que de vendre leurs animaux et leurs outils ; elles sont parfois contraintes de manger leurs semences. Un cercle vicieux s’installe alors, qui mène à toujours plus de pauvreté. C’est pour cette raison que Caritas International n’envisage jamais l’aide d’urgence sans la coopération au développement, et inversement.
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Comment Caritas International apporte-t-elle le changement ?
Nos actions en matière d’aide d’urgence et de coopération au développement s’inscrivent dans des contextes très divers. Les moyens et le temps dont nous disposons peuvent eux aussi varier fortement d’un endroit ou d’un moment à l’autre. Au-delà de ces différences, Caritas International est convaincue que la manière de provoquer le changement doit suivre des principes identiques – que ce soit dans le cadre d’une aide d’urgence permettant aux personnes de reprendre leur vie en main, ou dans celui de la coopération internationale visant à créer de meilleures conditions de vie. Nous sommes guidés par notre identité catholique, par nos nombreuses années d’expérience et par les bonnes pratiques du secteur.
Bernadette Van Raemdonck, responsable du département de Coopération internationale, le résume en ces mots : « Nos maîtres-mots sont le partenariat et l’ancrage local. Les communautés concernées et les organisations Caritas locales sont nos interlocutrices privilégiées : c’est avec elles que nous co-créons et mettons en œuvre nos actions. Mais nous collaborons aussi avec d’autres acteurs dans différents domaines d’expertise. Nous souhaitons valoriser les qualités et les savoir-faire de toutes les parties impliquées, renforcer leurs compétences quand c’est possible (capacity building & empowerment) et accroître la résilience de nos groupes-cibles. Progresser vers l’égalité de genre fait partie de cette dynamique. »
Caritas International est convaincue qu’aide humanitaire et développement vont de pair et intègre autant que possible ces deux aspects dans son action. Dans le Sud-Kivu par exemple, en RD Congo, nous organisons une aide d’urgence et soutenons la relance des activités agricoles pour la population locale et les personnes déplacées. – Ismael Maisha
« Nous voulons répondre de manière globale aux problématiques rencontrées. Nous prenons en compte les besoins matériels des personnes que nous accompagnons, mais aussi les aspects sociaux et psychologiques de leur situation. Pour Caritas, l’aide d’urgence, la reconstruction, le développement et la cohésion sociale (consolidation de la paix) vont de pair. Nous sommes également attentifs aux liens entre les personnes, les animaux, les plantes et l’environnement et à l’équilibre dans leurs interactions (écologie intégrale). Caritas International veille à ce que son action n’ait pas d’effets secondaires négatifs et adhère au principe du ‘do not harm’ (ne pas nuire). Voici, en quelques mots, notre ligne directrice pour les années à venir », conclut Bernadette.
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Où Caritas International est-elle active à l’étranger ?
Nous sommes principalement actifs en Afrique orientale, occidentale et centrale et au Moyen-Orient. Afin de maximiser l’impact à long terme de nos programmes et d’augmenter les chances de faire advenir les changements recherchés, nous intervenons dans un nombre limité de pays. Caritas International s’appuie sur son expérience de longue date et sur le rapport « États de fragilité »[1] de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour s’attaquer aux problèmes là où ils sont les plus prononcés.
En théorie, nos interventions humanitaires sont possibles partout dans le monde, mais nous opérons des choix. Jean-Yves précise : « Nous évitons par exemple de lancer un programme de grande échelle dans un pays où nous n’avons aucune expérience, comme le Guatemala. Nous préférons laisser la main aux organisations Caritas qui ont un lieu fort avec le pays, connaissent bien les partenaires locaux et ont éventuellement déjà du personnel sur place. Une alternative est de soutenir financièrement les programmes d’autres organisations Caritas, ou encore de travailler en consortium. C’est beaucoup plus efficace et cela fonctionne généralement mieux. »
Quelles conventions internationales encadrent notre travail ?
Comme mentionné plus haut, Caritas International est membre du réseau international Caritas, qui rassemble 162 organisations locales dans le monde entier. Au sein de ce réseau, nous adhérons à un certain nombre de cadres et d’accords internationaux :
- Le programme de développement durable à l’horizon 2030 (les objectifs de développement durable ou ODD des Nations Unies)[2]. Caritas International se concentre sur les objectifs d’élimination de la pauvreté (ODD 1), d’égalité des sexes (ODD5), de croissance économique et de travail décent (ODD 8), de réduction des inégalités (ODD 10), de lutte contre les changements climatiques (ODD 13), de paix, d’accès à la justice et d’institutions efficaces (ODD 16).
- Le cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (Nations Unies, 2015)[3]: comprendre les risques de catastrophes (priorité 1), investir dans la réduction des risques de catastrophes pour renforcer la résilience (priorité 3), améliorer la préparation pour une intervention efficace (priorité 4).
- L’accord de Paris sur les changements climatiques (2015)[4], dont l’objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 1,5 degré par rapport au niveau préindustriel et de parvenir à un monde climatiquement neutre d’ici le milieu du 21e siècle.
- Le Grand Bargain (2016)[5] : il s’agit d’un engagement des plus grands donateurs et agences humanitaires pour dégager plus de moyens pour l’action humanitaire et en améliorer l’efficience et l’efficacité. Caritas International contribue aux engagements concernant une meilleure transparence (engagement 1), davantage de soutien et de moyens de financement à destination des intervenants locaux et nationaux (2), l’accroissement de l’utilisation et de la coordination de programmes basés sur des transferts monétaires (3), l’inclusion des personnes qui reçoivent de l’aide dans la prise de décisions qui affectent leur vie (6).
- La lettre encyclique Laudato Si’ (2015)[6] : le pape François y appelle toutes les personnes de bonne volonté à respecter et honorer la terre et les personnes les plus faibles de la planète. L’environnement et les personnes vulnérables sont les premiers impactés par notre avidité. Il faut intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres. Caritas International souscrit à cette approche d’« écologie intégrale » pour toutes ses activités, aussi bien en Belgique qu’à l’étranger.
VOUS POUVEZ AUSSI AIDER!
Les catastrophes humanitaires font des millions de victimes dans le monde. Lorsqu’une crise frappe, il est impératif d’agir rapidement et de protéger les personnes survivantes : arrêter la famine, rendre l’eau potable à nouveau disponible, stopper la propagation des maladies. Une réponse rapide et immédiate n’est possible que grâce à notre Fonds de secours d’urgence. Elle nous permet de travailler immédiatement avec le réseau international de Caritas et de ne pas avoir à attendre qu’une campagne de collecte de fonds porte ses fruits.
Souvent, les médias montrent seulement les premières étapes de l’aide d’urgence. Sachez que chez Caritas International, notre soutien ne s’arrête pas là. Nous travaillons avec les personnes affectées pour remettre ensemble leur vie sur les rails, s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et accroître leur résilience. Tout ceci ne serait pas possible sans le soutien financier de nombreux citoyen-ne-s solidaires… et le vôtre !
[1] WMO, Etats de fragilités 2020, mars 2021, consulté 11/07/2022.
[2] SDGs, Objectifs de développement durable : transformer notre monde., consulté 11/07/2022.
[3] ONU, Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015 – 2030, mars 2015, consulté 11/07/2022.
[4] ONU, L’Accord de Paris, 12 décembre 2015, consulté 11/07/2022.
[5] IASC, The Grand Bargain (Official website), mars 2015, consulté 11/07/2022.
[6] Vatican, Lettre encyclique LAUDATO SI’ du Saint-Père François sur la sauvegarde de la maison commune, mai 2015, consulté 11/07/2022.