Les personnes migrantes et celles qui défendent leurs droits en Europe font chaque jour les frais de politiques de repli sur soi et de rejet. Des politiques qui trop souvent tuent : naufrages mortels dans la Manche et la Méditerranée, personnes utilisées comme des pions à la frontière avec la Biélorussie et laissées à l’agonie dans les bois gelés aux portes de l’Union européenne ou encore les innombrables refoulements en Grèce et le long de la route des Balkans.
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Mineur-e-s : un chemin de tous les dangers
Manou Ballyn coordonne un projet de Caritas International-CAP Brabantia qui apporte un soutien aux mineurs étrangers non accompagnés (MENA) originaires d’Érythrée, du Soudan et d’Éthiopie en transit par la Belgique vers le Royaume-Uni. Elle témoigne des terribles épreuves que traversent de nombreux MENA : « Beaucoup sont passé-e-s par la Libye, par exemple, où ils ont été victimes de violences sexuelles, d’esclavage et de mauvais traitements très traumatisants. C’est loin d’être fini en Europe – beaucoup font état de violences policières et de la dépossession de leurs effets personnels. »
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Solidarité et inclusion
Dans ce contexte, nous exhortons les dirigeant-e-s européen-ne-s à cesser d’affaiblir la Convention de Genève sur les réfugiés, à arrêter de légaliser les pushbacks[2] et d’introduire des dérogations au droit européen[3], dont la dernière en date à l’initiative de la Commission européenne visant la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. Nous nous faisons également l’écho du message du Pape François[4], délivré lors de sa visite à Lesbos, en Grèce, le 5 décembre 2021 : « Il est affligeant d’entendre des propositions visant à utiliser les fonds communs pour construire des murs et des barbelés comme solution. […] Pourtant, on ne résout pas les problèmes et on n’améliore pas la coexistence en construisant des murs plus hauts, mais en unissant les forces pour prendre soin des autres selon les possibilités concrètes de chacun et dans le respect de la loi, en donnant toujours la primauté à la valeur inaliénable de la vie de chaque être humain. »
« Les personnes ont toujours traversé les frontières, que ce soit pour trouver la paix, l’amour ou de meilleures opportunités, et cela ne s’arrêtera pas, quelle que soit la hauteur des barrières[5]. Nous appelons à un changement radical des politiques migratoires : au lieu de financer des murs coûteux et de militariser nos frontières pour arrêter les mouvements de personnes, investissons dans des parcours sûrs et réguliers, des centres d’accueil décents et des sociétés plus accueillantes qui facilitent l’inclusion sociale pour le bien commun. », ponctue Maria Nyman, Secrétaire générale de Caritas Europa.
Une richesse pour les sociétés d’accueil
Cette journée internationale des migrant-e-s est enfin l’occasion de souligner à nouveau les contributions positives de la migration à nos sociétés et également de rendre hommage aux innombrables personnes qui aident les migrant-e-s d’une manière ou d’une autre, en choisissant la rencontre plutôt que la peur.
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Pour plus d’informations
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Responsable politique & plaidoyer
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Attachée de presse
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