« Dix années de perdues, alors que 193 Etats se sont engagés en 2015 à éliminer la faim d’ici 2030. C’est d’autant plus alarmant, que la grande majorité de femmes et des hommes touchés par l’insécurité alimentaire sont les paysannes et paysans, ceux-là même qui nourrissent la planète », observe la Coalition contre la Faim[2].
De la nourriture pour tous et toutes
La faim est loin d’être une fatalité. La production alimentaire est largement suffisante pour nourrir la planète. Pour réaliser le droit à l’alimentation de tou-te-s, il nous faut des politiques alimentaires et agricoles ambitieuses, qui bénéficient aux agriculteurs/rices de type familial et qui appuient la transformation de nos systèmes alimentaires de manière équitable et durable.
Malgré la crise alimentaire de 2007-08, cette transformation se fait toujours attendre. De nombreuses promesses ont été faites mais la part globale de l’aide dédiée à l’agriculture n’a finalement pas augmenté, y compris en Belgique. « En abandonnant ses programmes orientés spécifiquement sur la lutte contre l’insécurité alimentaire, ni la volonté politique ni les financements belges ne sont à la hauteur de ses engagements[3]» constate la Coalition. Face aux changements climatiques, l’aide et les financements doivent augmenter en quantité et en qualité.
Agriculture familiale et agroécologie
La stratégie de coopération actuelle de la Belgique vise en priorité à faciliter les investissements par le secteur privé, ainsi qu’à augmenter la compétitivité des cultures. Ces investissements se font souvent au détriment de la lutte contre la faim, négligeant ainsi les producteurs/trices de type familial et renforçant les inégalités femmes-hommes dans le monde rural.
La priorité de la Belgique devrait être de soutenir la transition de l’agriculture vers l’agroécologie, plus économe en ressources, plus résiliente, et plus attentive à la place centrale du paysan et à l’égalité de genre dans le système alimentaire. La Belgique doit également cibler davantage les femmes, et miser sur les innovations sociales qu’elles portent.
« La faim n’est pas un problème simplement technique, elle est un échec politique, et ce sont donc des solutions politiques qui s’imposent », souligne la Coalition contre la Faim.