« Je n’ai pas pu trouver un chemin plus sûr pour arriver en Europe. J’espérais en trouver un pourtant, un moyen légal. Avoir recours à un passeur pour traverser la Grèce était ma seule et dernière alternative. Je savais que c’était très dangereux, mais j’étais désespérée. Je tentais de sauver ma vie, et ce qu’il me reste d’âme », racontait, il y a quelques jours à peine, une jeune syrienne à un membre de l’équipe de Caritas Grèce. Elle a fui la Syrie seule. Elle a été violée en chemin et s’est retrouvée confrontée à des passeurs peu recommandables pour traverser la mer Egée.
Selon les derniers rapports, près de 1.000 migrants sont morts ces dernières semaines, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée. Leur tentative désespérée de rejoindre l’Europe montre à quel point leur situation est terrifiante. Caritas International, Caritas Europa et JRS Europe sont consternés par la souffrance continue de toutes ces personnes et en appelle à la solidarité envers ces femmes, ces hommes et ces enfants.
« Comme le Pape François, Caritas rêve d’une Europe qui reconnait la contribution nécessaire des migrants dans notre société et s’engage à respecter la dignité de chaque être humain », souligne Jorge Nuño Mayer, Secrétaire général de Caritas Europa.
Caritas International, Caritas Europa et JRS Europe demandent à l’UE, et spécialement aux Etats Membres de :
- Ouvrir des voies d’accès sûres et légales vers l’Europe
- Introduire des visas humanitaires, abordables et accessibles facilement à partir de l’ambassade d’un membre de l’UE dans son pays d’origine ou de transit
- Faciliter le regroupement familial pour les réfugiés et les migrants, favorisant donc l’intégration dans les pays d’accueil
- Etendre les programmes d’admission humanitaire
- S’engager dans davantage de réinstallation
- Lever l’obligation de visa lorsque la situation humanitaire le justifie
« L’Europe a le pouvoir de sauver et de protéger la population. C’est juste une question politique que d’offrir un chemin sécurisant à ceux qui arrivent en Europe sans risquer leur vie. Il est temps de défendre et d’appliquer la Convention des Nations unies pour les réfugiés que l’Europe a ratifiée après la seconde guerre mondiale. Il est temps également de vivre et d’agir en fonction des valeurs qui nous ont construites », conclut Jean-Marie Carrière, Directeur régional de JRS Europe.