Contexte
Début octobre 2016, le cyclone Matthew a causé d’énormes dégâts à l’environnement, plus particulièrement dans le département de la Grand’Anse. Ce dernier a ultérieurement été frappé par une période de pluies intenses, soit quarante-cinq jours de pluie sans interruption, puis par une période de sécheresse de plus de quatre-vingt-dix jours. Ces catastrophes consécutives ont retardé la reprise de la couverture du sol et causé encore davantage de dégâts à l’environnement et aux terres agricoles qu’il n’y en avait déjà.
À ce jour, de nombreux ménages n’ont toujours pas de toit digne de ce nom pour s’abriter, ce qui rend leur situation presque invivable durant la période pluvieuse.
Haïti demeure extrêmement sensible aux catastrophes naturelles et son environnement est fortement dégradé (suite à l’abattage d’arbres, à la gestion désordonnée des ressources naturelles, aux conditions climatiques extrêmes qui entrainent érosion, glissements de terrain, etc.). La gestion des risques et des désastres (« GRD ») est primordiale afin de préserver l’environnement et les améliorations apportées au travers de divers projets de coopération. La GRD est d’ailleurs l’une des priorités des agences onusiennes[1] et de la Caritas Haïti (tant au niveau national que diocésain)[2].
La Caritas International de Belgique (CI.be) est déjà intervenue à deux reprises, principalement dans les communes de « Bonbon » et d’« Abricots » dans le but de réhabiliter des maisons, distribuer des semences, relancer l’élevage et protéger l’environnement. Ces interventions ont un impact réellement positif. Il reste toutefois beaucoup à faire en matière de protection de l’environnement et de réhabilitation des maisons.
La zone ciblée par cette demande est la même que celle du projet « Matthew II », à savoir les communes de « Bonbon » (Petite Plaine et Côte de Fer) et d’« Abricots » (Burotte et St Victor) dans le département de la Grand‘Anse. Le choix de cette zone se justifie par les besoins encore conséquents de celle-ci mais également par le fait que nous (CD Jérémie et CI.be) travaillons structurellement dans cette zone dans le cadre du programme « EMMo », qui vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la promotion de l’empowerment au sein de la zone par le biais de diverses activités.
Ce projet, spécifique « GRD », permettra de consolider et de protéger les efforts investis dans la zone, afin que la population devienne plus résiliente et que l’impact d’une future catastrophe sur la population et son environnementsoit amoindri. Enfin, peu d’organisations travaillent dans cette région. CI.be et la CD Jérémie ont débuté un projet de résilience avec CRS de l’autre côté du département. Quant à l’État, on ne peut malheureusement que souligner son absence, tout comme l’on constate l’absence de services de base et de tout système d’alerte susceptible de prévenir les catastrophes. Ajoutons à cela, l’absence de cartes de risques, de règles claires en matière d’urbanisme et de procédures de reconstruction.
Objectif
Améliorer la résilience face aux aléas climatiques des habitants des communes d’« Abricots » et de « Bonbon ».
- Permettre aux victimes de l’ouragan Matthew d’avoir un logement décent.
- Limiter les impacts des aléas climatiques sur les zones habitées, les terres arables ainsi que les sources d’eau.
Activités
- Appui à la réparation de 70 maisons (de 70 familles vulnérables)
- Production de 15 000 plantules en pépinières
- Traitement de versants, de ravines et de 2 sources (à Saint Victor, en maçonnerie)
Public-cible
Les bénéficiaires sont des familles d’agriculteurs/éleveurs vulnérables des communes de « Bonbon » et d’« Abricots ».
- Aide à la reconstruction/réparation de maisons (70 familles). Il s’agit de maisons partiellement détruites par l’ouragan Matthew et habitées par des ménages très vulnérables.
- Les cultivateurs qui se trouvent en aval des versants et ravines corrigées (200 familles).
- Les membres de la communauté qui participent aux activités de protection de l’environnement (384 personnes) sous forme d’activité de type « cash for work ».