Qui sont ces migrants dont on parle tant ces derniers mois ?
Anne Dussart: « Aujourd’hui, il y a deux grandes catégories de demandeurs d’asile : ceux originaires de pays en guerre, à savoir la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan. Ce sont des régions à conflits, avec un grand afflux de réfugiés qui rentrent en Europe principalement par deux voies : la Grèce et la Hongrie.
La seconde catégorie, via la Méditerranée, ce sont les réfugiés que l’on voit attendre le long des côtes libyennes. Je pense aux Somaliens, aux Erythréens. Il y a également les Ghanéens, les Camerounais qui ont toujours migré pour d’autres raisons, souvent économiques, vu la très grande pauvreté dans leur pays.»
On parle de vague migratoire sans précédent…
Anne Dussart: « En effet, on constate que les conflits se multiplient. Par conséquent, le nombre de réfugiés originaires de pays en guerre est de plus en plus important. La situation en Europe n’est pourtant pas comparable avec le nombre de réfugiés dans les pays limitrophes à la Syrie. Le Liban et la Jordanie par exemple supportent l’afflux de réfugiés de crise en crise : la crise palestinienne, syrienne et maintenant irakienne. Les populations bougent, parce que ces conflits n’en finissent plus. En Syrie, on constate que la guerre dure et l’activité économique s’est arrêtée depuis plus de quatre ans, laissant la population exsangue.»
Quelles sont les obligations de la Belgique par rapport à ses réfugiés ?
Anne Dussart: « Comme chaque Etat membre de l’Union européenne, la Belgique a dû transposer les directives européennes d’asile et d’accueil dans sa législation nationale pour garantir le droit à la protection de ces personnes. Mais chacun peut interpréter les directives comme il l’entend. Par conséquent, il n’y a pas de système uniforme en Europe. Les conditions d’accueil en Hongrie et en Grèce par exemple ne sont pas les mêmes qu’en Belgique ou en France. Tout dépend de l’interprétation de la directive. Quand quelqu’un demande l’asile en Belgique, la procédure suit son cours assez rapidement. A partir de l’introduction de la demande, chaque personne a droit à l’accueil.»