Réorganisation du modèle d'accueil
Cette réorganisation vise une insertion de ces réfugiés vulnérables dans le modèle d’accueil « régulier ». L’accueil pour les réinstallés se fait en deux temps : une première phase d’accueil de 6 semaines en centre collectif et une seconde phase d’accueil de 6 mois dans une initiative locale d’accueil (ILA, gérée par les CPAS). Les deux organisations déplorent qu’après 6 mois, ces personnes très vulnérables – soutenues justement au sein d’un programme de réinstallation créé pour favoriser l’intégration durable – doivent à nouveau déménager.
Besoin d’un accompagnement spécifique
Anne Dussart, responsable des programmes sociaux de Caritas International : « Au sein de ce nouveau modèle, le réfugié fraîchement reconnu risque d’être livré à lui-même face à son processus d’intégration. Alors que notre expérience nous enseigne que c’est un accompagnement spécifique, de qualité, à la mesure des vulnérabilités qui est nécessaire. Quels effets aura cette politique en matière d’intégration et de bien-être des personnes à long terme ? »
« Ces personnes réinstallées sont très vulnérables. Dans ce nouveau modèle, elles n’ont que très peu de temps pour s’adapter à notre pays. Avant, nos associations garantissaient un accompagnement social pour une période de 2 ans, avec un soutien à la recherche d’un logement individuel, la création d’un réseau, l’intégration locale,… Ces personnes très précarisées, sélectionnées par le HCR justement sur base de ces critères de vulnérabilité, ne connaissent pas la langue, ni nos habitudes. Et sont tout à fait désorientées dans notre société après, parfois, des années de vie passées dans des camps de réfugiés. Pour elles: il est essentiel de se créer un réseau, d’être soutenu par des organisations comme les nôtres. Mettre cette responsabilité du côté de l’individu nous semble très malvenu. La réinstallation est un programme humanitaire pour les plus précarisés et doit le rester. »
Complémentarité avec les CPAS
Depuis 2009, Caritas et Convivial ont construit beaucoup d’expertise dans l’accompagnement des personnes réinstallées. Bruno Gilain, Convivial : « Nous travaillions de façon complémentaire avec les CPAS. Grace à, entre autres, nos médiateurs culturels, nous accompagnons les réfugiés de façon adaptée à leurs besoins et au contexte local. Notre particularité est de mieux expliquer et de prendre en compte les incompréhensions liées au choc culturel. Le but étant de lever les barrières pour retrouver ses repères dans une nouvelle société. Un travail qui s’appuie sur la longue expérience de nos deux organisations. »
Les deux organisations rappellent également que la Belgique doit continuer à prendre ses responsabilités en matière de réinstallation. « Aussi pour la région des Grands Lacs »
Plus d'informations ?
Pour de plus amples informations sur le travail de Caritas en matière de réinstallation, consultez nos articles sur le sujet.
Sur le site de Convivial, vous trouverez également des compléments d’informations.
[1] La réinstallation, sous la houlette du HCR, offre une solution durable aux personnes qui ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine mais ne peuvent pas non plus bénéficier d’une protection suffisante ou de perspectives d’intégration dans le premier pays d’accueil. Caritas International et Convivial, en collaboration étroite avec les CPAS, accompagnent ces personnes dans leurs premières démarches d’intégration, les aident à se construire un réseau (organisations, professeurs, voisins, ..) et un projet d’avenir en Belgique.