L’agriculture est la première source de revenus du pays et surtout la principale source d’alimentation pour 85% de la population Ethiopienne. En 1984, après des périodes de sécheresses étalées sur plusieurs années, la famine a alors gravement touché le pays. Les récoltes sont devenues rarissimes dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, créant une augmentation des prix sans précédent. Les conflits dans l’Erythrée voisine ont empêché l’acheminement des convois humanitaires. Le monde entier était témoin des images de malnutrition extrême et, malgré une solidarité internationale importante, au moins 400.000 personnes ont péri des suites de la famine.
En 2020, la quasi-totalité des récoltes du pays ont été mangées par des millions de criquets. Les essaims ont envahi les champs et n’ont rien laissé sur leur passage. Les autorités internationales ont alors alerté sur le risque d’insécurité alimentaire.
Le 3 novembre de la même année a marqué le début de la guerre du Tigré, la plus meurtrière du 21ème siècle. Durant deux ans, le gouvernement fédéral d’Abiy Ahmed, soutenu par les forces érythréennes, a combattu le Front Populaire de Libération du Tigré (FLPT en anglais). Les maisons ont été pillées, le bétail volé et les récoltes détruites. Des exécutions, des expulsions, et des viols systématiques ont été documentés. 600.000 civil-e-s ont péri au cours de ce conflit. Un accord de paix a finalement été signé en novembre 2022 mais celles et ceux qui ont survécu n’ont plus rien.
Les affrontements se font plus rares depuis, mais la famine menace la région, laissant la population dans une extrême détresse.