Besoin de protection et de moyens de subsistance en Ouganda

Caritas International Belgique Besoin de protection et de moyens de subsistance en Ouganda

La réintégration socio-économique est une des étapes les plus compliquées pour les personnes affectées par la violence, l'exploitation ou le déplacement. Les groupes d'épargnes permettent de se relancer au sein de sa communauté. - Esther Mbabazi

La réintégration socio-économique est une des étapes les plus compliquées pour les personnes affectées par la violence, l'exploitation ou le déplacement. Les groupes d'épargnes permettent de se relancer au sein de sa communauté. - Esther Mbabazi

18/10/2022

Lieu:

Districts de Kyegegwa et Kikube, Ouest de l'Ouganda – Villages d'accueil de réfugié-e-s de Kyaka II et de Kyangwali

Public cible:

24.000 personnes (personnes réfugiées et communautés d’accueil)

Durée:

15-01-2022 à 30-06-2023

Partenaires locaux:

Caritas Fort Portal et Caritas Hoima

Budget:

1.200.000 €

Financement:

Coopération belge au développement (DGD)

Nom officiel:

Protection humanitaire au cœur de l’action (ProHumA)

Des conditions de vie précaires

Premier pays d’Afrique à accueillir des personnes réfugiées, l’Ouganda fait pourtant face à un sous-financement chronique de l’aide humanitaire pour les réfugié-e-s originaires du Congo (dans l’Ouest) et du Soudan du Sud (au Nord).

Cette situation provoque de nombreux problèmes dans la prise en charge des personnes réfugiées :

  • Protection de l’enfance : les leçons tirées du travail de Caritas avec les mineurs non-accompagnés dans les villages d’accueil de réfugié-e-s* révèlent de nombreuses lacunes dans l’accès à la justice et le respect des lois de protection à l’enfance. Les systèmes communautaires de protection de l’enfance sont faibles voire inexistants.
  • Violences sexuelles basées sur le genre : les évaluations menées mettent en évidence des retards dans la notification des cas, en raison de l’ignorance des mécanismes d’orientation, du manque d’intérêt des parents et de la rigidité culturelle.
  • Assistance légale et juridique : le système judiciaire manque de ressources, ce qui provoque une prestation de services légaux insuffisante et un accès marginal à la justice, en particulier pour les réfugié-e-s. Le retard significatif pour traiter les dossiers décourage les victimes de se confier à la justice.
  • Réintégration socio-économique : les entretiens avec des informateurs clés soulignent la nécessité d’étendre les activités socio-économiques dans les villages d’accueil. Les réfugié-e-s dépendent très largement des rations alimentaires ou de leur équivalent en espèces pour survivre.

Comment améliorer la protection et l’intégration socio-économique ?

Caritas International et ses partenaires mettent en place différentes actions pour atteindre des changements positifs durables :

Protection des enfants, réduction des violences basées sur le genre, renforcement de la cohésion sociale et prévention des conflits

Exemples d’activités prévues :

  • Formation des parties prenantes sur les politiques contre l’exploitation, les abus sexuels et la sauvegarde.
  • Sensibilisation sur la protection de l’enfance et sur la prévention des violences basées sur le genre.
  • Sensibilisation sur la gestion pacifique des conflits entre les différents groupes communautaires, à travers des activités sportives et culturelles.
  • Identification et accompagnement psychosocial des personnes victimes d’abus et de violences.
  • Prise en charge des frais médicaux des victimes.
  • Distribution de kits d’hygiène et de protection aux victimes.

Accompagnement juridique

Exemples d’activités prévues :

  • Accompagnement juridique des personnes déplacées ou retournées, des victimes d’abus et de violences.
  • Plaidoyer pour la protection des groupes-cibles.

Réinsertion socio-économique

Exemples d’activités prévues :

  • Transfert de cash pour ménages déplacés, réfugiés ou retournés (ainsi que pour les ménages les plus vulnérables des communautés-hôtes) pour répondre à leurs besoins élémentaires et pour faciliter leur réinsertion socio-économique.
  • Accompagnement à la création et à la gestion de groupes d’épargne et de crédit.
  • Formation professionnelle des jeunes, structuration en associations des jeunes formés et appui de ces associations avec des kits de travail.

Pour et avec les personnes réfugiées ainsi que les communautés-hôtes

Nous travaillons pour et en collaboration avec les personnes réfugiées, mais aussi avec les communautés-hôtes :

  • 10.000 personnes (principalement des mineurs non accompagnés vulnérables, des personnes en situation de handicap et des femmes cheffes de ménage) sont concernées par les activités ciblant la réinsertion socio-économique.
  • 5.000 mineurs ainsi que 6.000 victimes de violences basées sur le genre bénéficient d’une protection accrue.
  • 3.000 personnes reçoivent un accompagnement juridique.

La population dans son ensemble profite également des retombées du projet : Caritas organise des campagnes de sensibilisation sur différents thèmes liés à la protection, tels que les droits des enfants, la violence sexuelle et l’accès à la justice.

Nous assurons la construction de lieux sûrs dans les villages d’accueil* : un espace spécifique pour les victimes de violences basées sur le genre et 2 espaces communautaires. Nous construisons des clôtures autour des écoles des villages d’accueil, ainsi que 20 cabines dans lesquelles les élèves peuvent se changer et enfiler leur uniforme scolaire.

10 panneaux solaires permettent de mieux éclairer les chemins dans les villages d’accueil. Des activités culturelles et sportives sont également proposées à toute la communauté.

 

Evaluation du programme

Le programme ProHuma s’est déroulé du 1er novembre 2021 au 31 octobre 2023 et visait à apporter un soutien tangible et durable aux populations vulnérables au Niger, au Burundi, en Ouganda et en Jordanie. L’accent a été mis sur la protection et l’appui à la réintégration socio-économique des personnes et des communautés affectées par les crises humanitaires. Le rapport d’évaluation analyse la mise en œuvre du programme. Malgré les obstacles, ProHuma a démontré que l’action humanitaire peut apporter des changements positifs significatifs.

*

En Ouganda, les personnes réfugiées sont accueillies dans des villages d’accueil et non dans des camps. Elles reçoivent alors un lopin de terre à cultiver et sont autorisées à travailler ainsi qu’à voyager. Le but ? Une autonomie plus importante et une meilleure intégration avec la communauté d’accueil.




Avec le soutien de la Coopération belge au développement – DGD

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