En juin 2016, les autorités belges ont décidé de drastiquement réduire le nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile, tant les places collectives qu’individuelles. L’une des conséquences de cette réorganisation ? Presque toutes les places individuelles – places qui ont accueilli des milliers de réfugiés et qui sont gérées par Caritas et les ONG partenaires de l’accueil individuel – disparaissent.
Florence Lobert, responsable du département Accueil de Caritas : « Depuis plus de 17 ans, Caritas, en collaboration avec d’autres ONG, accueille des demandeurs d’asile dans des logements individuels. Ce modèle propose un accompagnement sur mesure des personnes. Il permet aux demandeurs d’asile hébergés de conserver leur autonomie et de garantir leur vie privée. Il protège aussi leur vie de famille et favorise leur intégration dans la société belge. »
Une période d’incertitude supplémentaire
Bien que la décision ait été prise il y a près d’un an, les résidents de ces logements individuels reçoivent depuis cette semaine une lettre les appelant à déménager. Fedasil leur attribue ainsi une nouvelle place d’accueil. Pour la plupart des familles, cela signifie déménager dans un autre logement individuel (une initiative d’accueil locale gérée par les CPAS). Pour d’autres encore (par exemple, des personnes dont la demande d’asile a été rejetée mais ayant encore droit à des soins pour des raisons médicales), la situation reste incertaine : ils ne savent pas encore où ils seront transférés ni si la continuité de leur accompagnement juridique, social et/ou médical sera garantie.
Les résidents actuels de notre réseau d’accueil individuel sont en grande partie des familles mais aussi des femmes ou des hommes célibataires avec ou sans enfant. Pour la plupart d’entre eux, la procédure d’asile est toujours en cours – une période de stress et d’incertitudes.
Transferts des familles
Les « transferts » s’opèrent selon certains critères – tels que le pays d’origine ou la phase de la procédure d’asile en cours. D’autres critères visent à trouver une nouvelle place d’accueil répondant aux besoins spécifiques du demandeur d’asile. La variété de ces besoins s’explique par la diversité des profils : une famille avec un enfant malade nécessite un accompagnement différent qu’une femme seule traumatisée ou qu’un homme avec un handicap. Cela ne va donc pas de soi. Mais il est crucial de bien faire concorder besoins et réponses apportées.
Là où nous nous inquiétons est qu’il n’est pas exclu que les enfants scolarisés dans une ville A soient déplacés vers une ville B et ce, deux mois avant la fin de l’année scolaire. Ils devront alors commencer dans une nouvelle école, voir même, ne pas terminer leur année. En effet, après le 1er avril, les écoles n’ont plus l’obligation d’inscrire de nouveaux élèves.
Caritas insiste pour que les autorités belges veillent à éviter ces situations et que les critères de transferts établis soient scrupuleusement suivis pour pouvoir continuer à garantir la dignité de chaque demandeur d’asile.