Bilan de la veille humanitaire du réseau Caritas au Congo

Caritas International Belgique Bilan de la veille humanitaire du réseau Caritas au Congo

Caritas Internationalis

Caritas Internationalis

17/05/2018

Dans un pays aux crises multiples où les besoins humanitaires sont énormes et dont la superficie représente 80 fois la Belgique, Caritas s’appuie sur son ancrage local et son expertise pour mettre en place un système de veille humanitaire et de gestion de crise en RD Congo. Retour en chiffres sur 6 mois d’activités.

Actif dans l’espace Kasaï et le Grand Equateur, ce système permet de lancer des alertes en cas de crises humanitaires grâce à un réseau de plus de 20.000 veilleurs. Avec le soutien de 450 paroisses et la collaboration étroite de 18 Caritas, c’est 1/3 du pays qui est couvert, soit plus de 24 fois la Belgique.

490 alertes reçues entre septembre 2017 et février 2018

De septembre 2017 à février 2018, Caritas a reçu 490 alertes. Au Kasaï ainsi que dans le Grand Equateur, on recense essentiellement des incidents de protection (respectivement 27% et 26% des alertes). Il s’agit ici d’alertes en cas d’attaques, de viols, de pillages, d’incendies,… Des alertes qui s’expliquent par le contexte de crises humanitaires dans lequel se trouve plongé le Congo.

Dans l’espace Kasaï, les violences ont atteint des proportions dramatiques en fin d’année 2017. Il n’est donc pas surprenant de constater que les alertes y rapportent des mouvements de population (24% des alertes) et des informations sécuritaires (18%). Au 31 mars 2018, 541.000 Congolais sont déplacés internes dans l’espace Kasaï depuis l’irruption de la crise en 2016. Les besoins humanitaires dans la région demeurent énormes, plus de 770.000 enfants dans l’espace Kasaï souffrent de malnutrition sévère.[1]

Dans le Grand Equateur, ce sont principalement les éléments naturels qui se sont déchainés sur la population. Les veilleurs ont rapporté des incidents climatiques (21%) ainsi que des problèmes de santé publique (17%).

Comment cela fonctionne ?

Les données – relatives à des violences, une catastrophe naturelle, des déplacements de personnes, etc. – sont collectées par le réseau Caritas. Elles sont envoyées avec obligatoirement 6 informations : le type de choc (1), sa date (2), sa localisation (3), ses causes (4), les possibles pertes humaines (5) et matérielles (6). Elles sont ensuite transmises à Caritas Congo et Caritas International qui les traitent dans les 48h. Une fois compilées, les informations sont transmises à UNICEF, OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies et d’autres partenaires humanitaires.

Un atout majeur du réseau de veille est sa réactivité, ce qui a encore une fois été démontré au moment de l’émergence d’une nouvelle crise Ebola à Bikoro le 8 mai 2018. Les veilleurs présent dans la zone ont confirmé et relayé les premières informations avant l’arrivée des équipes humanitaires de Kinshasa.

« Ce système permet d’informer rapidement et avec des informations de qualité sur une situation dans un contexte sécuritaire souvent très précaire. », explique Willem Vervaeke, notre responsable des projets en RDC. « Grâce à cela, les réponses humanitaires sont davantage ciblées, coordonnées et rapides pour répondre aux besoins les plus pressants. »



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