Contexte : insécurité alimentaire & changement climatique
Plus de 105 millions d’habitants vivent dans la région du Sahel. Un quart d’entre eux souffre d’insécurité alimentaire et 20% vivent en situation d’extrême pauvreté. Les conflits et les crises alimentaires chroniques ont amoindri la résilience des populations. La zone est particulièrement touchée par le changement climatique. La croissance démographique (3% en moyenne par an) augmente d’autant plus la pression sur les ressources naturelles. Cela se traduit par la désertification, la baisse de la fertilité des sols (également liée au mauvais usage des intrants chimiques) et l’augmentation des conflits d’usages.
Les 13 Caritas actives au sein de ce projet considèrent l’agroécologie comme un ensemble de pratiques agricoles, un modèle économique et une démarche de société pouvant répondre à 4 des enjeux majeurs de la région du Sahel :
- la sécurité alimentaire (quantitative et qualitative) ;
- l’accès à un revenu décent pour les paysan-ne-s ;
- l’adaptation au changement climatique et la gestion durable des ressources naturelles ;
- le renforcement de la cohésion sociale pour le développement des territoires.
Le projet-pilote est mis en œuvre dans 6 pays de la bande sahélienne ainsi que dans le nord Bénin et le nord Togo. Les conditions climatiques y sont similaires : érosion hydrique et éolienne, dégradation des parcours naturels, absence de gestion des effectifs de ruminants d’élevage et insécurité alimentaire.
Objectif : Transition vers l’agroécologie
L’objectif général de ce projet est de renforcer les capacités d’intervention des partenaires et des populations afin de permettre la transition vers l’agroécologie dans un contexte de changement climatique.
Il est mis en œuvre par l’équipe de coordination au niveau régional et international à travers des activités communes et transversales. Au niveau national, ce sont les neuf partenaires sahéliens qui le mettent en place. La formation, les échanges et l’expérimentation par les partenaires et les producteurs/rices permettront d’améliorer les capacités de la société civile locale à répondre aux défis structurels de la zone.
Le projet facilitera ainsi l’accélération d’initiatives issues des projets et de la recherche-action en concertation avec les autorités publiques. Sur le long terme, cela mènera à une meilleure reconnaissance des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de l’agroécologie. Les mécanismes d’échanges au niveau local et régional et la mise en lien avec des ONG de la zone sahélienne favoriseront également la mutualisation et l’émergence de solutions durables et complémentaires pour traiter les causes de l’insécurité alimentaire.
Public cible : producteurs/rice et organisations paysannes
En première ligne, ce sont les quelque 4.000 producteurs/rices et 50 organisations paysannes qui accompagnés dans le cadre de la mise en œuvre de pratiques agroécologiques. Une attention particulière est portée à la participation active des jeunes (15 % des producteurs/rices) et des femmes (40 % des producteurs/rices), populations clés pour contribuer à la sécurité alimentaire. Autres bénéficiaires directs sont les 77 membres des équipes des partenaires des 8 pays portant des projets agricoles et dont les compétences seront renforcées. Les communautés rurales et les consommateurs/rices bénéficieront indirectement de l’amélioration des conditions de vie sur leur territoire.
Les acteurs locaux, nationaux, régionaux et internationaux qui promeuvent l’agroécologie bénéficieront eux-aussi du programme à travers les échanges et partenariats établis (centres de recherches, universités, services techniques municipaux, OSC locales et réseaux existants, ONG internationales, membres du réseau Caritas Internationalis).